Alors que les interminables discussions au sujet du nucléaire entre socialistes et écologistes semblaient avoir pris fin suite à l’accord signé par Martine Aubry et Cécile Duflot, deux points semblent toujours faire débat : le retraitement des déchets nucléaires ainsi que l’utilisation et la production de MOX.
En effet le paragraphe évoquant l’abandon de l’utilisation de ce combustible a été unilatéralement retiré de l’accord par le PS.
Même s’il s’agit d’un « retrait provisoire », pour reprendre les termes du porte-parole du parti, Benoit Hamon, il est clair que le PS préfère y réfléchir à deux fois avant de céder aux Verts sur ce sujet. En effet, l’abandon de ce combustible, dans la ligne de mire des verts car il est plus radioactif que l’uranium enrichi, aurait des conséquences non négligeables pour la filière nucléaire hexagonale.
Utilisé en France depuis 1987, le MOX (abréviation de mélange d’oxyde) est un mélange d’oxydes de plutonium et d’uranium pouvant être obtenu à la suite du retraitement des déchets nucléaires. Il est actuellement utilisé comme combustible nucléaire dans vingt et une centrales françaises.
L’abandon de ce combustible porterait donc un sérieux coup à la filière nucléaire française, et tout particulièrement à Areva qui le produit. Deux usines seraient amenées à fermer : l »usine de retraitement des déchets de la Hague, en Normandie, qui emploi 5000 personnes, ainsi que celle de Marcoule, dans le Gard, qui emploie 1300 personnes et produit 140 tonnes de MOX par an.
L’abandon du MOX ne remettrait cependant pas en cause l’avenir des centrales nucléaires qui l’utilisent actuellement, la plupart étant suffisamment modernes pour fonctionner également avec de l’uranium enrichi.