Ils étaient de simples vendeurs de briquets et de mouchoirs. Diop Mor, 54 ans, et Samb Modou, 40 ans, ont été abattus froidement, en plein centre-ville de Florence. Avec pour seul motif la couleur de leur peau.
Un heure plus tard, Gianluca Casseri, un expert comptable de 50 ans, blesse deux autres sénégalais avec son Smith & Wesson, avant de se suicider une fois encerclé par la police. Deux jours auparavant, à Turin, un camp de Roms a été attaqué par 500 personnes armées de bâtons et de bombes incendiaires.
Le camp de fortune a été brulé, heureusement sans faire de victimes. Motif invoqué par les assaillants : les déclarations d’une adolescente affirmant s’être fait violer par deux tsiganes. Elle démentira peu après…
Si le tueur de Florence était un raciste et antisémite revendiqué, ayant agi seul, un climat propice à la haine raciale semble s’être installé durablement dans la péninsule.
Sur la toile les sites d’extrême droite s’en donnent à cœur joie, qualifiant Casseri de « héros ». « Il a eu le courage de faire ce que nous devrions faire en masse contre cette immondice nègre » peut-on lire sur le web.
La haine de l’étranger a également pris pied dans la politique. Ayant réuni 8 % des voix aux dernières élections législative, la ligue du Nord est par exemple un parti ouvertement raciste (y compris avec les italiens du sud puisque la ligue revendique la sécession entre la « Padanie », au Nord, et le Mezzogiorno au sud, accusé de ralentir l’économie du pays).
Les déclarations de certains dirigeants de cette formation politique sont à faire pâlir le Front National. Jugez plutôt : plusieurs membres du parti réclament des rames de métro séparées pour les étrangers et des classes spéciales pour leurs enfants. Comme au temps de l’Apartheid ou de la ségrégation aux Etats-Unis.
Quant à l’ancien maire de Trévise, Giancarlo Gentilini, il a carrément proposé « d’habiller les immigrés en lapins pour que les chasseurs puissent s’entraîner »…
