C’est une thématique récurrente. A chaque grande élection les candidats arpentent les usines françaises. Pourtant le tissu industriel hexagonal se réduit comme peau de chagrin, et on peut redouter le jour où les politiciens n’auront plus d’usines à visiter. Mais malgré la disparation continuelle (inévitable ?) des emplois industriels, les hommes politiques n’acceptent pas de voir la France devenir un pays où l’on ne fabrique plus rien.
Malgré ses mesures destinées à soutenir l’activité du secondaire (défiscalisation des heures supplémentaires par exemple) le bilan de Nicolas Sarkozy dans ce domaine est sans appel : 338.000 emplois industriels ont disparu depuis son élection.
Il continue de visiter des sites, et promet du neuf pour 2012 afin d’encourager la production « Made in France », comme cette « taxe réciprocité » qui permettrait de lutter contre la concurrence déloyale en instaurant un surcoût aux produits venant de l’extérieur des frontières européennes ; une taxe proportionnée en fonction du degré de respect des normes environnementales et sociales.
Son objectif annoncé, augmenter la production industrielle de 25% d’ici 2015, semble cependant surévalué compte tenu du contexte économique et des récentes destructions d’emplois dans ce domaine.
Ce n’est plus un secret de polichinelle. L’électorat ouvrier ne vote plus en force pour le PS depuis longtemps. Pour reconquérir cette frange de plus en plus mince de la population, François Hollande a également fait de l’industrie l’uns de ses thèmes de campagne principaux, même si Martine Aubry avait davantage axé son programme sur ce sujet.
Le candidat socialiste propose la création d’une banque publique d’investissement, sous forme de fonds régionaux, destinés à soutenir les PME, et plus particulièrement les plus innovantes. Le PS espère constituer des filières d’avenir dans la recherche et l’innovation. François Hollande n’hésite pas non plus à être grandiloquent dans ses déclarations, plaidant pour « un patriotisme industriel ».
Dans le domaine du nationalisme, François Hollande ne peut cependant pas rivaliser avec François Bayrou qui revendique à avoir mis la relocalisation industrielle en avant, et avoir été le premier à utiliser le slogan « acheter français ».
François Bayrou propose la création d’un label, selon lequel les produits seraient gradués en fonction de leur proportion de « Made in France ». En gros, plus un produit (et ses différents composants) est fabriqué en France, mieux il est noté.
Des produits français, peut être, mais des idées étrangères : le candidat centriste veut s’inspirer sur le modèle allemand où une industrie haut de gamme se met au service des produits de moyenne gamme. Il envisage également un rapprochement entre grandes entreprises et grandes universités en évoquant le modèle sud-coréen.