La nuit dernière Mitt Romney a gagné facilement l’Etat du New Hampshire dans le cadre des primaires républicaines, avec 38% loin devant Ron Paul et ses 24%. Plus que jamais, il fait office de favori pour affronter Barack Obama aux prochaines élections présidentielles.
Pourtant Mitt Romney, n’est pas un candidat américain atypique. Il est mormon, un courant religieux minoritaire qui a toujours suscité de la méfiance.
Dans un pays où politique et religion sont presque inextricablement liées -tous les présidents américains étaient protestants à l’exception du catholique Kennedy-, comment un candidat issu d’un courant minoritaire pourrait-il l’emporter ?
Le culte mormon a été fondé en 1830. Depuis il a globalement une mauvaise image. L’église mormone, forte de six millions de fidèle aux Etats-Unis, est régulièrement associée à une secte.
Le mormonisme a conservé l’image d’une théologie liée à la polygamie qui a été autorisée par ce culte jusqu’au début du 20ème siècle. Des enquêtes d’opinion montrent qu’un tiers des américains ne considère pas les mormons comme de vrais chrétiens.
Alors comment expliquer que Mitt Romney domine les primaires, sans pâtir de ces a priori sur sa religion ? D’une part parce que les valeurs conservatrices du mormonisme (position sur l’avortement et le mariage) sont assez proches de celles d’une grande partie de l’électorat républicain. Aussi tout prête à penser que les républicains les plus farouches à l’idée d’avoir un président mormon préfèreront voter pour Romney plutôt que pour Barack Obama.
De plus, même si les médias américains ne cessent de rappeler la religion de Romney, celle-ci ne semble pas susciter des peurs démesurées auprès des américains. Romney est en effet loin d’être ultra conservateur et essaye de ratisser large. Quitte à être en contradiction avec ses propres valeurs religieuses. A la tête du Massachussetts il s’était par exemple prononcé en faveur du mariage homosexuel. Reste à savoir s’il pourra tenir la position du grand écart jusqu’en novembre…
