Rien n’est encore gagné. Le contrat sera conclu dans quelques mois, si tout se passe bien. Et face aux désillusions du passé, Dassault a appris qu’il vaut mieux rester prudent. Toujours est-il que c’est bien Dassault qui à remporté l’appel d’offres de 9 milliards d’euros portant sur 126 avions de chasses destinés à équiper l’armée de l’air indienne. Tout cela au dépend d’Eurofighter et du typhoon.
Retour sur les raisons pour lesquelles Dassault est en passe de signer son premier contrat à l’export pour le Rafale. Et pas n’importe lequel, celui que les anglais nommaient « mother of all deals », le contrat du siècle en gros. Des anglais qui l’ont vraiment mauvaise, à en croire les articles publiés dans les tabloïds. Le Daily Mail a par exemple écrit dans ses colonnes : « Quelle gratitude ! On donne un milliard d’aides à l’Inde et il nous remercie en nous snobant et en donnant le contrat à la France ! ». Chocking !
Les raisons pour lesquelles Dassault a gagné l’appel d’offres indien :
-un accord favorable à l’économie indienne : c’est l’entreprise publique Hindustan Aeronautics Limited qui devrait assembler les avions. La plupart des avions seront assemblés en Inde, qui bénéficiera d’un transfert de technologie.
– une collaboration à long terme : cette coopération entre la France et l’Inde devrait permettre à cette dernière de profiter du savoir-faire français hexagonal, dans des domaines comme le nucléaire civil ou les sous-marins. Ce partenariat économique et technologique entre la France et l’Inde pourrait également porter sur le domaine de l’espace.
– des négociations directes entre les gouvernements : Dassault et la France ont réussi à s’exprimer à l’unisson, une pratique beaucoup plus difficile à mettre en œuvre pour Eurofighter, un consortium britannique, italien, espagnol et allemand.
– la stratégie indienne a profité à la France : Dassault a bénéficié de la stratégie de New Dehli qui consiste à répartir ses investissements de défense, pour ne pas être dépendant d’un seul pays. Il semble donc que c’était au tour de Dassault et de la France de « profiter » des dépenses militaires indiennes.
-une longue relation passée : Dassault a équipé l’armée indienne dès 1953, des avions avec lequel elle a combattu le Pakistan. L’armée indienne fait confiance au savoir français.
– un avion moins cher : le Rafale correspond aux besoins de l’armée indienne. Et surtout il s’est avéré être le moins cher, car New Dehli avait prévenu les candidats à l’appel d’offres dès le départ, le contrat irait au moins coûtant. Dassault à maintenant douze mois pour pouvoir négocier son contrat avec l’Inde, en exclusivité. Il faut espérer que les négociations se déroulent bien, car en cas d’accrocs, Eurofighter serait prêt à contre-attaquer. Le consortium a déjà annoncé qu’il proposerait une nouvelle offre moins chère que celle de Dassault. Dassault peut néanmoins travailler sereinement. L’Inde vient tout juster d’annoncer qu’elle ne changerait pas d’avis.