La croyance, à laquelle se fient près d’un cinquième des japonais et qui commence à se répandre dans toute l’Asie, n’est pas nouvelle. Elle est issue d’une étude publiée en 1927 sur le rapport entre le caractère d’une personne et son groupe sanguin, remise au goût du jour par un livre des années 70. Cette croyance, on l’appelle « Ketsu eki gata ».
L’idée est très semblable à nos signes astrologiques occidentaux : selon le groupe sanguin que vous possédez vous aurez tel ou tel caractère, et irez donc plus d’accord avec tel groupe sanguin qu’avec tel autre. Si tout s’arrêtait là, ce ne serait encore qu’une tradition/superstition de plus. Mais les japonais ne font jamais les choses à moitié et cette croyance a pris des proportions considérables.
En occident nous avons tout un tas de traités plus ou moins scientifiques sur les signes astrologiques et sur comment vivre, gérer, appréhender tel ou tel signe… Transposez tout cela en termes de « groupe sanguin » et vous aurez une idée des publications que l’on peut trouver au Japon : « Comment bien vivre avec un groupe O », « Que faire si votre amant est du groupe A »… sans compter les produits spécifiquement créés pour tel ou tel groupe sanguin (comme ce magnifique bain moussant en photo)…
Mais les traditions, au Japon, se mêlent aussi au travail. Le groupe sanguin devient alors un critère de recrutement, naturellement discriminatoire, et un critère pour la composition des équipes de travail. Tel pourcentage de groupe A aura tel effet, et ainsi de suite… Il faut bien savoir jouer de cette alchimie pour obtenir le meilleur rendement de ses employés.
C’est ainsi qu’au Japon on a pu voir naître non seulement des agences de rencontres, qui permettent de rencontrer des personnes dont le groupe sanguin est le plus compatible au vôtre, mais de véritables cabinet de recrutement qui se basent, entre autre, sur cette croyance.
Vous pouvez être beau, riche et intelligent, mais si votre groupe sanguin ne correspond pas à la demande, au Japon vous n’êtes rien…