Le président sortant et candidat de l’UMP a affirmé hier sur RTL vouloir une « revalorisation d’urgence » des enseignants. Mais il n’est toujours pas question pour lui de créer des postes dans l’éducation nationale, il a d’ailleurs critiqué François Hollande et sa proposition de créer 60.000 postes.
La revalorisation passerait par une redéfinition de leur métier. Une augmentation des heures de présence sur la base du volontariat a aussi été énoncée. « Moins de profs, mieux payés », c’est ainsi qu’est résumée l’idée dans l’entourage de Nicolas Sarkozy.
« Il faut repenser le rôle de l’enseignement et rediscuter de son travail », a annoncé le chef de l’Etat sur RTL. « Sur la base du volontariat, il faut plus d’adultes dans l’école, il faut mieux rémunérer les adultes auprès de nos enfants, il faut que les enfants aient des adultes avec qui discuter », a-t-il expliqué. « Si on ne prévoit pas, dans l’emploi du temps du professeur, un temps où il est avec la classe, un temps où il est avec les enfants qui ont du mal à suivre, on passe à côté de la mission de l’Éducation nationale. »
Plus de temps, donc, car il n’est aucunement question de revenir sur la non-création de postes pour le candidat de l’UMP ; la suppression, elle, est encore d’actualité : « On ne peut plus continuer le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant en retraite sans augmenter les horaires des enseignants. Or on est obligé de continuer à réduire le nombre de fonctionnaires pour revenir à l’équilibre. »
Nicolas Sarkozy a justifié cette politique par des chiffres qui ne correspondraient pas à ceux publiés par le ministère de l’Education nationale. En effet, il a énoncé une diminution du nombre d’élèves, -400.000 en dix ans, et une augmentation des effectifs dans le corps enseignant, +45.000 en dix ans. Or, le site du ministère affiche une augmentation de 62.000 élèves depuis dix ans tous secteurs éducatifs confondus. Le primaire et le secondaire affichent une diminution, mais seulement de 148.000 élèves et non 400.000.
Par ailleurs, le corps enseignant se voit diminué de plus de 61.000 effectifs en dix ans et non augmenté comme annoncé par le candidat de l’UMP.
La question de la revalorisation du statut de l’enseignant était déjà le thème de la campagne 2007. Nicolas Sarkozy avait adressé « une lettre aux éducateurs » en septembre 2007 qui allait dans ce sens. La lettre, aujourd’hui introuvable sur le site du ministère, ne cessait de répéter que cette revalorisation était « une des priorités de mon quinquennat ».