La lutte contre le racisme n’a jamais pris en considération d’utiliser un médicament pour rendre les gens moins racistes, et cette découverte n’est en réalité que le fruit du hasard. Mais la psychologue expérimentale Sylvia Terbeck de l’université d’Oxford vient de mener une recherche dans ce sens.
Le résultat vient d’une série de tests concernant le propanolol, un médicament utilisé pour combattre certaines douleurs au torse et des patients hypercardiaques. Les patients ayant pris ce médicament auraient totalisé un score plus bas que ceux traités avec une pilule placebo à un test standard sur le « racisme implicite ».
Les patients traités avec ce médicament se sont révélés ayant moins de préjugés raciaux au niveau subconscient. Les chercheurs pensent que cela s’explique par le fait que les préjugés raciaux sont fondamentalement issus de la peur. Ce même médicament est en effet utilisé pour combattre l’anxiété et la panique.
Le test, nommé « Test d’Association Raciale Implicite » consistait dans l’association de mots positifs ou négatifs avec des photos de personnes noires ou blanches. Près d’un tiers des patients ayant pris la pilule placebo ont montré un racisme inconscient, chose qui ne s’est pas manifestée chez les patients ayant pris le propanolol.
« Les raisonnements racistes biaisés sont présent même chez les personnes qui croient sincèrement dans l’égalité. » explique le Dr. Terbeck.
Néanmoins, le propanolol ne semble pas avoir d’effet sur les personnes montrant un racisme explicite, soit-il racial, sexuel ou religieux.
Les recherches montrent d’une manière plus claire les processus du cerveau qui sous-tendent les préjugés raciaux implicites. Les chercheurs sont convaincus que cette découverte soulève de grandes questions philosophiques et éthiques.
Le co-auteur de cette étude, le professeur de philosophie d’Oxford Julian Savulescu, prévient : « la recherche biologique ayant pour but d’améliorer la morale des personnes a un passé très sombre. Le propanolol n’est pas une cure contre le racisme. »
Cependant, le professeur Chris Chambers de l’université de Cardiff émet des réserves : « Nous ne savons pas si cette drogue influe sur les seuls raisonnements racistes implicites ou sur les raisonnements implicites en général. »