Les chercheurs ont probablement fait une découverte de taille dans la lutte contre le SIDA et surtout dans la recherche d’un vaccin. Il semblerait qu’une double infection du virus du SIDA augmente la réponse du système immunitaire.
Julie Overbaugh, membre du Département de Biologie Humaine du Centre Hutchinson, a dirigé cette recherche qui a suivi l’évolution immunitaire de 48 femmes contaminées à Mumbasa au Kenya.
La double contamination, connue sur le nom de « Super-infection du VIH », est le résultat de la contamination de la même personne par deux souches différentes du SIDA, donc par deux partenaires sexuels différents. 12 des 48 femmes suivies avaient cette caractéristique.
La réponse du système immunitaire à cette super-infection est beaucoup plus efficace et arriverait même, dans certains cas, à bloquer la multiplication du virus.
Selon le Dr Overbaugh, « ces résultats suggèrent que, potentiellement, avoir deux antigènes différents est une meilleur manière de stimuler une bonne réponse immunitaire qu’en avoir un seul ».
En moyenne, lorsque l’on compare la réponse immunitaire des 12 femmes super-infectées avec les 36 autres infectées par une seule souche, les femmes super-infectées ont 1,86 fois plus d’anticorps avec une capacité à neutraliser le virus 1,46 fois supérieure.
Julie Overbaugh a annoncé que désormais le but est « d’essayer de comprendre comment ce type de réponse a pu être généré. » Il faudra pour cela isoler et analyser les anticorps des personnes super-infectées.
« Une possibilité est qu’il y ait eu une réponse positive à la première souche du virus que la seconde souche a effacée. Une autre possibilité est qu’il y ait eu deux réponses immunitaires qui se sont sommées dans une réponse plus efficace. »
Cette découverte ouvre probablement d’autres voies pour la création d’un vaccin, notamment car l’utilisation de diverses souches de virus pour augmenter la réponse immunitaire est déjà le principe du base de certains vaccins comme celui de la grippe.
