Depuis la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008 portant sur la modernisation des institutions de la Ve République, les Français établis hors de France disposent d’une représentation à l’Assemblée nationale. Pour la première fois, les 1,6 millions d’électeurs français résidant à l’étranger pourront élire onze députés.
Faire campagne dans une circonscription métropolitaine demande, tout au plus, deux ou trois heures de voiture pour se rendre d’une municipalité à l’autre à la rencontre des électeurs. Mais pour les candidats à l’élection des députés des Français de l’étranger, la dimension logistique prend toute sa place. Certaines circonscriptions comme la 10e couvrent aussi bien l’Afrique du Sud que l’Arabie Saoudite. Difficile pour un candidat de couvrir aisément l’ensemble de sa circonscription.
Autant dire que les candidats doivent innover et faire d’Internet un outil de campagne, d’autant plus qu’ils ne bénéficient pas tous d’une grande visibilité médiatique. Certains sont connus en France. Citons par exemple Frédéric Levebre pour l’UMP dans la 1re circonscription (Canada, États-Unis), Sergio Coronado pour EELV dans la 2e (Amérique du Sud, Centrale, Mexique et Antilles), Pouria Amirshahi pour le PS dans la 9e (Afrique du Nord) ou Thierry Mariani pour l’UMP dans la 11e circonscription (Asie).
Mais d’autres sont inconnus et doivent jongler avec l’impératif de suivre la politique en métropole tout en étant au contact de leurs électeurs et des problèmes spécifiques aux Français de l’étranger : les démarches consulaires, la retraite et la fiscalité en France comme dans le pays de vie, l’éducation des enfants ou le mariage avec un conjoint étranger.
Prenons l’exemple de la 2e circonscription couvrant l’Amérique du Sud et Centrale, le Mexique et les Antilles. Pour le candidat de Jean-Marc Millet de « Vision France-Expat », internet est un vecteur de visibilité et de campagne. La ligne éditoriale du site doit donc être de toucher les électeurs, même si les moyens peuvent étonner pour une élection législative. Face aux difficultés de déplacement, ce site de campagne propose des contenus divers (photos sur Flickr, compte Twitter et Facebook) pour mieux toucher ses électeurs.
Même approche pour Janick Magne, candidate pour EELV dans la 11e circonscription (Asie). Couvrir une telle circonscription suppose de toucher les électeurs par le vecteur numérique. À partir d’un site de campagne, Janick Magne propose ainsi un accès via Twitter et Facebook. Elle communique également à travers un blog hébergé par Le Monde et propose d’échanger avec les électeurs par le biais de Slype.