Les chercheurs de l’ Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) ont mené une étude sur l’influence sur la corpulence du lieu où sont faites les courses. Les résultats ont été publiés aujourd’hui et il semblerait qu’il y ait une véritable corrélation.
Une différence moyenne de 2.2 cm au niveau du tour de taille sépare les personnes qui fréquentent certains hypermarchés de celles qui mangent bio.
7.131 personnes issues de dix quartiers de Paris et de 111 villes de banlieue ont été interrogées par les chercheurs. Les habitudes d’achats ont été analysées avec soin : enseigne, type, taille, distance… ces données ont ensuite été croisées avec leur indice de masse corporelle (MC) et leur indice de masse graisseuse.
« Aux Etats Unis, il existe de nombreuses études sur les relations entre l’environnement alimentaire et les comportements alimentaires, mais en France nous manquons de données probantes », explique Basile Chaix, responsable du projet de recherche, qui justifie donc cette enquête. « Dans ce travail, nous avons tenu compte de nombreuses variables afin de chercher à isoler les liens entre profil métabolique et lieu d’achat », poursuit-il.
Les résultats ont été mis en évidence : les personnes qui fréquentent les hard-discount sont plus susceptibles d’être en surpoids que celles qui fréquentent les magasins comme Monoprix. Une différence de tour de taille d’une moyenne de 2.2 cm, mais pouvant aller jusqu’à 3.6 cm de plus.
Les supermarchés bio ont, quant à eux, des clients sensiblement plus minces : leur clientèle arrive jusqu’à avoir 6.1 cm de tour de taille en moins que la moyenne.
Néanmoins, quelques réserves on déjà été émises :
« On peut se demander si certaines enseignes constituent un environnement alimentaire défavorable ou si les associations observées sont liées à un défaut d’ajustement de notre modèle qui ne tient pas compte des préférences alimentaires. Il faut donc aller plus loin dans les investigations »
Mais la conclusion paraît tout de même évidente :
« Néanmoins que ce lien soit causal ou non, cette étude montre que les supermarchés constituent un lieu potentiellement pertinent pour développer des interventions (diffusion de messages nutritionnels ou autres actions de santé publique) et permet d’identifier ceux dans lesquels de telles interventions sont plus particulièrement utiles pour s’attaquer à l’épidémie d’obésité et à sa distribution inégalitaire ».