Un récent communiqué de l’Inserm annonce qu’un lien a été décelé entre la réduction du volume de l’hippocampe et certaines mutations génétiques. Un pas de plus dans la recherche contre Alzheimer puisque la réduction du volume de l’hippocampe es associée aux troubles de mémoire.
Même si cette réduction est naturelle, l’accélération de celle-ci est une des manifestations de la maladie d’Alzheimer.
« Grâce à une collaboration internationale impliquant des équipes de recherche françaises, des mutations génétiques associées à la réduction du volume de l’hippocampe ont été mises en évidence » indique l’Inserm.
L’origine du processus d’atrophie hippocampique (réduction du volume de l’hippocampe) a peut-être été trouvée dans un mutation génétique. C’est une recherche internationale, pilotée en France par Christophe Tzourio, qui aurait mis en évidence ce lien.
« Ces résultats signifient que des facteurs « encore non identifiés » déclenchent des mutations dans des endroits bien précis du génome qui entraînent la réduction du volume de l’hippocampe » affirme le communiqué de l’Inserm.
Les génomes et les données IRM de 9.000 personnes âgées de 56 à 84 ans ont été analysés. Cette analyse a pu mettre en évidence dix-huit mutations du chromosome 12 et une mutation du chromosome 2 qui peuvent être liée à la réduction de l’hippocampe.
De plus, une mutation du chromosome 9 a été liée à une réduction de l’hippocampe chez un échantillon plus jeune. Ces mutations modifient la structure de gènes importants aux multiples fonctions comme la mort cellulaire, le développement embryonnaire, le diabète ou encore la migration neuronale.
L’hippocampe, structure du cerveau jouant un rôle primordial dans la mémoire, se réduit avec l’âge, cette réduction étant accélérée dans la maladie d’Alzheimer. Cette étude permet d’approcher la maladie selon un nouveau point de vue car elle considère une région cérébrale cible pour décrypter les mécanismes de la maladie d’Alzheimer.
« Cette étude marque un tournant majeur car elle confirme que des facteurs génétiques sont associés à une structure cérébrale, l’hippocampe, impliquée dans les démences et d’une façon beaucoup plus générale dans le vieillissement cérébral » explique Christophe Tzourio.
Publié le 15 avril 2012 dans la revue scientifique Nature Genetics, cette recherche ne devrait pas donner lieu à des retombées cliniques dans de brefs délais, mais est une avancée de taille dans la compréhension de la maladie et des processus de dégénérescence cérébrale en général.