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La dépression dépistée par un test sanguin

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Une étude pourrait faire basculer le système de dépistage de la dépression sévère, ce qui pourrait permettre aussi un dépistage précoce, surtout chez les adolescents. D’après cette étude, il y aurait des marqueurs de dépression qui sont décelable par une simple prise de sang.

Publiée dans la revue « Translational Psychiatry », le test de dépistage semble avoir une fiabilité importante et pourrait donc donner lieu à des applications médicales.

Eva Redei, psychiatre à la Northwest University de Chicago s’est posée la question de savoir s’il n’était pas possible de dépister la dépression avant même les symptômes les plus courants mais souvent tardifs. Son idée prend appui de tests déjà effectués sur des rats.

Sur ces mammifères, vingt-six marqueurs génétiques dans le sang avaient été mis en évidence et identifiés comme caractéristiques d’un état dépressif sévère. La question était de savoir si ces mêmes marqueurs, ou tout au moins certains d’entre eux, étaient présent chez des hommes atteints de dépression, et notamment chez des adolescents.

« Le diagnostic de la dépression chez les adolescents est compliqué par le fait qu’elle peut se cacher derrière des troubles bien plus variés que chez l’adulte, allant des difficultés scolaires à des fugues, en passant par la prise de drogues », commente le docteur Alain Baconnier.

La dépression, jusqu’ici diagnostiquée de manière subjective d’après la description des symptômes de la part des patients, pourrait enfin être détectée objectivement, par des marqueurs qui sont indépendants de la vision que le patient a de lui-même. La distinction entre déprime et dépression est très difficile à faire pour les médecins.

Le but du Dr Redei a été de tester les adolescents afin de ne pas prescrire des antidépresseurs inutilement. Sur 28 jeunes qui ont subi le prélèvement, 14 étaient déclarés en dépression, 14 autres en bonne santé.

La comparaison des prélèvements a permi d’identifier 11 marqueurs qui différenciaient les adolescents malades de ceux en bonne santé. Mais pour le Dr Redei ce n’est que le début :

« Ces onze gènes ne sont probablement que le haut de l’iceberg car la dépression est une maladie complexe, mais cela indique clairement que nous pouvons créer un test sanguin de diagnostic pour la dépression », affirme Eva Redei. « C’est une première étape qui va nous permettre de voir quel traitement sera le plus efficace pour un patient donné ».

Le docteur Redei aurait aussi identifié, via ces marqueurs, des sous-type de maladie : la dépression simple et celle à laquelle s’ajoutent des troubles anxieux.

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La Rédaction