Des mois de négociations entre chercheurs et autorités ont eu raison de la censure. Les travaux sur le virus H5N1, virus mutant de la grippe aviaire, ont été enfin publiés. Les autorités craignaient une récupération des données de la part de groupes terroristes.
Le virus mutant de la grippe aviaire créé en laboratoire devrait permettre l’avancée dans la recherche d’un vaccin.
L’annonce, par deux équipes, de la création en laboratoire de mutations du virus H5N1 avait créé la polémique. Ces souches sont susceptibles de se transmettre facilement entre mammifère et, potentiellement, entre être humains. Un virus potentiellement pandémique avait donc été créé.
Essentiellement présent dans la volaille, le virus H5N1 est très dangereux pour l’homme, avec un taux de mortalité de 60% mais n’a fait que 350 morts depuis sont apparition en 2003. En effet, il se transmet difficilement entre être humains.
C’est le Bureau National Américain de la Science pour la Biosécurité (NSABB) qui avait demandé aux revues Nature et Science de ne pas publier ces résultats car il craignait la récupération des données de la part de bio-terroristes.
Mais le NSABB est revenu sur sa décision : «les données (…) ne semblent pas fournir d’informations qui permettraient une utilisation nuisible (…) au point de mettre en danger la santé publique ni la sécurité nationale».
Mercredi, la revue Nature a donc publié les résultats de l’équipe américaine du docteur Yoshihiro Kawaoka. Une publication qui a demandé l’avis de divers experts en biosécurité.
Les travaux du Dr Kawaoka sont centrés sur un gène du virus H5N1, l’hémagglutinine (HA) auquel une mutation a été ajoutée afin de le rendre plus compatible avec les cellules du système respiratoire humain.