L’homme le plus riche de Géorgie nourrit des ambitions politiques. Depuis quelques mois, Bidzina Ivanishvili a entrepris de conquérir le pouvoir et y met d’importants moyens financiers. Problème, beaucoup voient derrière lui le candidat officieux du Kremlin…
Publicité dans le Washington Post, article élogieux dans le New York Times… Bidzina Ivanishvili est en campagne. Depuis qu’il a dévoilé publiquement ses ambitions à l’automne dernier, l’oligarque est à l’offensive. Qu’a-t-il à proposer aux géorgiens ? Principalement des relations apaisées avec le voisin russe. Bidzina Ivanishvili est en effet soupçonné d’être l’homme de Moscou.
L’homme d’affaires franco-géorgien est en effet intimement lié à la Russie. Tout d’abord, il a bâti sa fortune dans les années 90 grâce aux privatisations opaques pendant la transition post-soviétique en achetant au rabais des entreprises d’Etat. Bidzina Ivanishvili ne s’est pas arrêté en si bon chemin et a continué à développer ses liens avec Moscou. L’oligarque possède 1% du géant gazier Gazprom ainsi qu’une participation minoritaire dans l’entreprise Lukoil. Ces deux participations sont tout de même évaluées à 3 milliards de dollars.
Mais ce n’est pas tout : Ivanishvili est aussi à la tête de la Rossiyskiy Kredit Bank et a investi dans divers secteurs comme l’hôtellerie de luxe, l’agrobusiness ou le marché de l’art. Il ne jouit pas d’une excellente image à l’étranger puisqu’il est soupçonné de trafic de diamants en Angola.
Malgré ce passif, l’homme d’affaires veut remporter les élections législatives géorgiennes et compte sur la nostalgie de certains géorgiens de l’époque soviétique. La population est en effet tiraillée entre une volonté assumée d’indépendance et l’influence persistante du Kremlin sur la vie politique et économique du pays. En accordant leurs voix à « Georgian dream », le parti de Bidzina Ivanishvili, les géorgiens retourneront-ils dans l’orbite de Moscou ?