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Scandale Médiator : le procès s’ouvre aujourd’hui

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Le procès visant à déterminer les fautes du laboratoire Servier et de son patron, Jacques Servier, s’ouvre aujourd’hui à Nanterre. Il s’agit du premier procès pénal concernant cette histoire sombre de la médecine française.

Le Médiator avait été détourné de son application première durant sa période de commercialisation de 1975 à 2009. Il était utilisé comme « coupe-faim ».

Les estimations sont étonnantes et scandaleuses : le Médiator aurait fait de 500 à 2.000 morts ; près de 5 millions d’individus dans le monde en aurait consommé. Le scandale avait éclaté en novembre 2010 après la publication des chiffres par l’Agence française de sécurité sanitaire.

Ce même scandale avait entraîné une réforme sur les contrôles sanitaires qui ont été depuis renforcés. Mais jusqu’ici Jacques Servier et son laboratoire n’avaient pas fait l’objet d’un procès.

Près de 350 personnes demandent réparation à Mr Servier et à son laboratoire devant le tribunal correctionnel. En parallèle, une instruction du pôle santé du parquet de Paris est ouverte et en cours.

Le Médiator aurait eu des effets secondaires graves avec des conséquences allant jusqu’à la mort suite à des problèmes artériels et pulmonaires :

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Une citation directe pour « tromperie aggravée » a été choisie par les parties civiles afin d’obtenir une procédure rapide. Toutefois, la partie civile devra apporter des preuves sans avoir accès à l’enquête du parquet parisien qui ne s’est pas encore terminée. La justice a promis de la clore d’ici décembre.

« L’objectif, c’est d’aller vite sur une infraction assez simple. Tous les éléments sont sur la table et ne sont pas contestables parce qu’ils émanent de Servier », explique l’avocat d’une centaine de parties civiles, Me Charles-Joseph Oud.

La défense de Jacques Servier estime que l’affaire est « hautement technique et scientifique ». De plus, l’avocat de Mr Servier a déclaré : « Il nous apparaît impensable d’être jugés à Nanterre pour des faits tronqués et sur lesquels enquêtent déjà des juges d’instruction extrêmement dynamiques ».

De plus, deux Questions Prioritaires de Constitutionnalité seront déposées par la défense de Jacques Servier qui a déjà annoncé qu’il assistera à l’intégralité du procès malgré ses 90 ans.

Jacques Servier ainsi que quatre ex-cadres de Servier et de Biopharma, la société qui s’est chargée de la commercialisation du Mediator, encourent 4 ans de prison et une amende de 37.500 euros. Servier et Biopharma encourent une amende de 150.000 euros ainsi qu’une interdiction d’exercer.

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La Rédaction