L'Echo

Hollande : une main de fer dans un gant de velours ?

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Loin des méthodes abruptes du président Sarkozy, qui faisait passer ses idées en force, François Hollande parait déterminé à user de toute la diplomatie possible pour faire plier ses interlocuteurs. Une méthode qui semble porter ses fruits.

Malgré les critiques et les quolibets, le président Hollande est loin de l‘homme faible que certains ont essayé d’esquisser pendant la campagne présidentielle. Sans ne rien concéder sur le fond et sur la direction sociale qu’il veut donner à sa politique, le nouveau président parvient à faire évoluer les mentalités en douceur, en évitant les conflits.

On l’a vu avec Angela Merkel et l’Union Européenne. En douceur, avec des compromis, François Hollande a fini par faire admettre à l’ensemble des dirigeants européens la nécessité de mener une politique de relance. Sa recherche de la croissance aura finalement fait l’unanimité, alors que ‘l’on lui promettait un rejet massif de cette idée.

De la même manière, les discussions avec son homologue américain, Barack Obama, ont peut-être été tendues, mais François Hollande aura fini par faire entendre sa parole et par obtenir ce qu’il voulait et avait promis aux Français : le retrait anticipé des troupes françaises d’Afghanistan. Un tour de force diplomatique.

Pour la politique intérieure, la méthode est la même : Hollande discute et trouve des compromis,  mais il ne cède pas sur l’essentiel.

Les syndicats français ont ainsi admis unanimement que les premières réunions de travail avaient été fertiles et que le président savait se montrer à la fois convaincant et à l’écoute.

Il en est de même dans ses relations avec les grands patrons du public, qu’on annonçait compliquées et qui se passent très bien. Bien loin de la « purge » annoncée par NKM, les dirigeants du public ont tous été maintenus en place et ils ont adapté la stratégie de leurs entreprises respectives à la politique défendue par le gouvernement.

Ainsi, Henri Proglio symbolisait cette « chasse aux sorcières » qui n’est jamais venue et dont il devait être la première victime. Après deux mois, l’homme est toujours en place et semble avoir de bons rapports avec le président et surtout avec son ministre de tutelle, Arnaud Montebourg, avec qui il partage la volonté de réindustrialiser la France.

On nous expliquait qu’il y avait incompatibilité entre Proglio, considéré comme un proche de Nicolas Sarkozy, et François Hollande.  Loin d’avoir fait éjecter le PDG d’EDF, Hollande lui a fait accepter ses grands projets comme la lutte contre la précarité énergétique, la baisse des salaires des patrons ou l’investissement encore plus important du groupe EDF dans les énergies renouvelables. Le nouveau président a ainsi démontré qu’il juge les compétences et le bien commun plus importants que la famille politique. Ça change…

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La Rédaction