L’église confère une juridiction territoriale à sa communauté : la prélature. Abbayes, évêchés, monastères, sont des dignités ecclésiastiques. Les circonscriptions découpées sont représentées par un prélat. À la tête du diocèse, l’évêque diocésain, gère son église. Toutefois, on trouve également une prélature dite « personnelle », qui a la particularité de posséder son propre clergé sans être liée territorialement.
« Là, où, au jugement de l’autorité suprême de l’Église après qu’elle ait entendu les conférences des évêques concernés, l’utilité s’en fait sentir, des Églises particulières distinctes par le rite des fidèles ou pour toute autre raison semblable pourront être érigées sur ce territoire ». Ces exceptions non-territoriales sont prévues par le canon 372 du Code de droit canonique.
Dérivé du latin praelatus, littéralement « mettre en avant », le prélat se distingue par rapport au reste du clergé. Et contrairement à la prélature, la juridiction d’une prélature personnelle ne s’applique pas à un territoire, mais à des fidèles, peu importe leur lieu de résidence. En établissant un lien particulier avec la prélature, les membres de la prélature personnelle sont sous la juridiction de cette dernière.
L’Opus Dei, par exemple, est la seule prélature personnelle à ce jour. Elle compte quelque 1 000 fidèles en France et 85 000 à travers le monde. Et moins 1% d’entre eux appartient au clergé. Dotée d’une structure souple et moderne, l’Opus Dei promeut de nombreuses initiatives sociales à ses fidèles. Fidèles qui, pour la grande majorité, ont une famille, sont mariés et travaillent dans des milieux non-religieux.
Fondée en 1928 par Josemaría Escrivá, l’institution dispense aux laïcs une ouverture sur la pensée chrétienne. De la théorie à la pratique, l’Opus Dei tente ainsi de répondre aux interrogations de tous. Lors d’un entretien particulier en 1973, le fondateur de l’Opus Dei expliquait d’ailleurs la signification des initiatives sociales que ses membres proposent.
« En tant qu’institution de l’Eglise, nous érigeons avec le concours d’un grand nombre de personnes qui ne sont pas membres de l’Œuvre – et qui souvent ne sont pas chrétiennes – des entreprises collectives au moyen desquelles l’Œuvre tâche de contribuer à la solution de tant de problèmes qui se posent dans le monde actuel. Ce sont des centres d’éducation, d’assistance, de promotion et de formation professionnelle, etc. »
L’Opus Dei n’a pas pour seule vocation de faire son apostolat, mais bel et bien de contribuer à la construction d’une société plus juste, plus humaine, attentive au bien-être de tous. Elle tend à démocratiser la religion. Cette distinction de prélature « personnelle » pourrait également s’étendre à la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X, en cas de réconciliation avec le Vatican.