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Un iceberg de la taille de Paris à la dérive

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Le glacier de Petermann, sur la côte nord-ouest du Groenland, s’est de nouveau fracturé. Un iceberg de la taille de Paris vient de se détacher de l’un des plus grands glaciers du Groenland.

Le bloc de glace, mesurant la taille de Paris, vient de se décrocher de la banquise du Groenland. Lundi dernier, les satellites de la Nasa ont permis d’observer le détachement d’un énorme morceau de glace de près de 120 km2.

Déjà, en 2010 un iceberg de près de 260 km2 était déjà parti à la dérive. Cependant, et contrairement aux idées reçues, « le détachement des morceaux de glace du glacier Petermann n’aura que peu d’effet direct sur le niveau de l’océan, la plaque de glace, de 100 à 150 mètres d’épaisseur, étant déjà plongée dans des eaux océaniques proches du point de congélation », explique Andreas Muenchow, professeur d’océanographie à l’université du Delaware, cité par Radio Canada.

« Nous disposons de données depuis cent cinquante ans et nous percevons des changements que nous n’avions jamais vus auparavant » poursuit le scientifique. Car, l’une des questions, bien sûr, est de savoir s’il s’agit d’une des conséquences du réchauffement climatique. Même si la hausse des températures dans le Grand Nord est plus importante qu’ailleurs dans le monde, les glaciologues restent très prudents quant à l’interprétation de ce type d’événement.

Gaël Durand, chercheur au laboratoire de glaciologie et de géophysique de l’environnement (LGGE) de l’université Joseph-Fourier de Grenoble rappelle « Il faut bien comprendre que la fracturation des glaciers dans la mer, ce que l’on appelle « le vélage », est un processus normal. »

La neige qui s’est déposée peu-à-peu devient compacte et se transforme en glace. Cette glace s’écoule sous son propre poids et de retrouve sur les bords du continent. Si le glacier est enserré entre des parois rocheuses, il est freiné et se transforme en une « langue » de glace qui s’étend sur la mer. Il se brise ensuite à ses extrémités.

C’est notamment le cas du glacier Jakobshavn, qui se trouve près d’Ilulissat, l’un des plus productifs du Groenland. Il fournit près de 10% des icebergs locaux. « La vitesse de ce glacier a doublé entre 1995 et 2005. Il a par ailleurs perdu sa partie flottante, qui se prolongeait sur 15 kilomètres, dans les années 2000 et sa surface continue de s’amincir de plusieurs mètres par an à proximité de la côte », précise encore le scientifique du CNRS. Si le glacier Petermann connaît le même type d’évolution, ce sera alors le signe que le nord du Groenland est à son tour touché par le réchauffement.

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La Rédaction