Le nouveau leitmotiv de la télévision française semble avoir des conséquences néfastes sur la santé des français. Manger « 5 fruits et légumes par jour » entraînerait un risque d’obésité. Bien entendu, ce ne sont pas ces légumes et ces fruits qui sont en cause, mais le reste.
Le slogan met tellement les français en confiance par rapport aux risques d’obésité qu’ils se croient tout permis par la suite.
C’est étonnant mais cette étude menée par l’Ecole de management de Grenoble semble prouver un paradoxe complètement loufoque de la société françaisse et des consommateurs. Ainsi qu’un paradoxe lié à la publicité qui n’est pas, rappelons-le dans ce cas, mensongère.
Mais toute phrase est interprétable et c’est ce qui semble se produire ici. Avec, en résultat, l’effet inverse de l’effet escompté. Explications.
Comme nous le savons tous, pour prévenir l’obésité la télévision nous envoie ce message : « Manger cinq fruits et légumes par jour ». Oui, mais après ? Que se passe-t-il quand on a mangé ces cinq fruits et légumes ?
Voilà tout le problème : en tant que slogan, la phrase doit être simple, courte et efficace. Du coup, elle manque de précisions et chacun l’interprète comme il l’entend. Cela couplé à une mauvaise interprétation de la notion de prévention, voilà que les français font tout le contraire de ce qui était prévu.
Une fois qu’ils se sont nourris selon les critères du leitmotiv incriminé, ils estimeraient que tout est permis. Raisonnement biaisé, bien sûr, mais qui tient la route par manque d’informations.
Le raisonnement que font les français serait celui-ci : « J’ai mangé 5 fruits et légumes aujourd’hui, donc j’ai prévenu mon obésité pour aujourd’hui. Donc maintenant je peux manger des chips. »
Naturellement, c’est un raisonnement totalement inconscient qui se produit là et qui est dû à l’absence de cette précision : « Il faut faire attention à ce que l’on mange 24h sur 24 pour prévenir l’obésité. » Mais si le slogan incluait cette information, il serait moins incisif, donc moins efficace.
« En associant des messages sanitaires à des produits alimentaires hédoniques (glaces, hamburgers…), les individus perçoivent ces informations comme une solution potentielle à la prise de poids », explique la chercheuse Carolina Werle.
Le message influence donc effectivement nos choix, mais pas de la manière désirée par les créateurs. On utiliserait cet argument non pas comme une raison pour manger plus sain mais comme une excuse pour manger plus gras après.