Mercredi 22 août. 156ème membre de l’Organisation Mondiale du Commerce. La Russie est officiellement devenue un membre à part entière de la grande organisation internationale régissant les règles du commerce entre pays.
Hier, la Russie a intégré l’OMC, elle devient le 156ème pays à rejoindre l’institution. Après 18 ans de négociations difficiles, avec pour espoir de moderniser son économie, le directeur général de l’OMC, Pascal Lamy, se félicite que cette adhésion aille « sans doute renforcer le système de commerce multilatéral. » Et bien que le « voyage » ait été « long pour la Russie », de nombreuses opportunités commerciales voient désormais le jour, en devenant membre de l’OMC.
« C’est un moyen parfait de stimuler le développement de l’économie et la concurrence » lance l’ex-ministre russe des finances, Alexeï Koudrine, personnalité respectée dans les milieux internationaux. Car en moyenne, la Russie va appliquer une taxe douanière de 7,8% sur les produits et a pris des engagements spécifiques dans 11 secteurs de service. De quoi booster l’économie du pays.
Rossiïskaya Gazeta le quotidien officiel évoque « la stabilité du commerce extérieur, la baisse des barrières douanières et administratives et la possibilité de participer à l’élaboration des règles de coopération internationale. »
Avec une économie peu diversifiée, qui repose en grande partie sur les exportations d’hydrocarbures, la Russie manque cruellement de produits compétitifs. L’entrée dans l’OMC facilitera les « investissements et le commerce, permettra d’accélérer la modernisation de l’économie russe et offrira de nombreuses opportunités commerciales pour les entreprises russes et européennes » souligne Karel de Gucht, commissaire européen chargé du commerce.
Maxime Medvedkov, principal instigateur chargé du projet d’adhésion de la Russie dans l’OMC, reconnaît cependant les risques à cette entrée, à savoir « la baisse des taxes d’importation, la limitation des formes de soutien de l’Etat à certains secteur et par conséquent la hausse de la compétitivité des produits étrangers. »
La baisse des droits de douane permettrait en effet, aux entreprises étrangères d’envahir le marché de produits bon marché, la Chine, voisine proche, serait la première intéressée. Par ailleurs, le Parti communiste et le Parti de centre-gauche, Russie Juste, avaient fait appel à la Cour constitutionnelle en juillet pour tenter de bloquer le processus de ratification. Ils ont été déboutés.
Vladimir Poutine avait également fait part de ses inquiétudes d’une éventuelle adhésion à l’organisation. Cependant, la crise financière passée par là a fini par faire plier Moscou.
La Russie intègre donc l’OMC 18 ans après les premiers pourparlers. Un « record » de négociation, autrefois détenu par la Chine qui avait elle, discuté pendant près de 15 ans, avant d’y entrer en 2001.