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Qu’est-ce qui peut encore faire perdre François Fillon ?

Qu’est-ce qui peut encore faire perdre François Fillon ?

Cote de popularité au zénith, sondages unanimes, ralliements quotidiens, François Fillon fait figure de favori à l’élection pour la présidence de l’UMP. Les sympathisants de droite et du centre semblent privilégier son expérience et sa modération alors que Jean-François Copé peine à apparaître en homme d’Etat crédible. L’élection est-elle déjà jouée ?

Un sondage Atlantico/Ifop l’a confirmé ce week-end: François Fillon est le grand favori des sondages pour la présidence de l’UMP. 59% des sympathisants souhaitent le voir à la tête de leur mouvement, ils étaient 48% début août. L’ancien premier ministre est en tête dans toutes les catégories de la population : jeunes comme âgés, CSP+ comme employés.

L’avance de François Fillon semble assez nette au sein des sympathisants. L’accélération de la campagne depuis l’annonce de la candidature de Jean-François Copé et d’autres événements plus triviaux comme la tournée des plages estivale de Nathalie Kosciusko-Morizet n’ont pas fait bouger les lignes.

Aujourd’hui encore, le député de Paris a engrangé deux nouveaux soutiens en la personne de Dominique Bussereau, ancien ministre des Transports, et Benjamin Lancar, président des Jeunes Populaires. « J’ai finalement choisi de soutenir François Fillon, parce que je pense qu’il a les qualités pour rassembler cette UMP que j’ai contribué, avec d’autres, à créer il y a dix ans (…) C’est-à-dire rassembler les sensibilités centriste, radicale, libérale et gaulliste » a déclaré le président du Conseil général de Charente-Maritime.

Si cette capacité à rassembler est souvent mise en avant par les partisans de François Fillon, l’élection est-elle jouée pour autant ? Non, car la plupart des sondages sont réalisés auprès des sympathisants, alors que seuls les militants seront amenés à voter pour le président de l’UMP. Or, Jean-François Copé reste très populaire auprès des militants.

Autre danger, que l’on devine en lisant attentivement le sondage Atlantico/Ifop et en voyant que le député de Paris et le maire de Meaux sont au coude-à-coude auprès des ouvriers, une certaine inégalité au sein de l’équipe rassemblée autour de l’ancien premier ministre. Si Valérie Pécresse a su trouver sa place dans le dispositif, Laurent Wauquiez, lui, a un profil plus intello sans plus-value militante alors que la campagne entre dans sa dernière ligne droite. Alors qu’il s’agit actuellement de convaincre un à un les militants, l’ancien ministre des Affaires Européennes se contente de critiquer la nomination d’Harlem Désir à la tête du Parti Socialiste. Or, pour avoir une chance de remporter de remporter la bataille de l’UMP, il faut parler au parti plutôt qu’aux journalistes. Et le député de Haute-Loire est désespérément absent des événements militants.

Ce n’est pas pour rien que François Fillon commence à mettre davantage en avant des personnalités parlant à l’électorat populaire de l’UMP. La semaine dernière, Nadine Morano, véritable « sniper » de la droite particulièrement appréciée des militants, a été annoncée sur le point de rallier l’ancien premier ministre. Autre personnalité populaire auprès des militants, le maire de Nice Christian Estrosi a officialisé son soutien François Fillon au début du mois. L’ancien ministre de l’Industrie, qui avait accueilli dans sa ville cet été la rencontre des “Amis de Nicolas Sarkozy” devrait permettre au député de Paris de faire taire tous ceux qui craignent que Fillon soit un peu trop modéré. Estrosi va déjà permettre à l’ancien premier ministre de profiter des 2 000 signatures d’adhérents qu’il avait lui-même récolté pour sa candidature.

Si le point faible de François Fillon semble être la frange populaire des militants UMP, l’ancien premier ministre est en passe de corriger ce défaut en faisant venir à ses côtés des personnalités comme Nadine Morano et Christian Estrosi, très appréciées à droite. L’aéropage autour du député de Paris ressemble à présent plus précisément à la diversité régnant au sein du principal parti d’opposition.

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La Rédaction