On peut à priori penser qu’enseignement et bégaiement sont difficilement compatibles. Cependant, François Estève, professeur d’anglais, a réussi à concilié les deux pendant 41 ans.
Témoignage d’un bègue sur sa carrière d’enseignant.
Selon François Estève, qui a enseigné l’anglais pendant plus de 40 ans, le fait d’être bègue et professeur s’explique par le fait que les bègues, malgré leur handicap, « adorent parler ». « Ce sont des bavards ». « Cela est peut-être une vengeance, une revanche sur le handicap », explique-t-il.
Mais le bégaiement et l’enseignement n’est pas sans difficultés. L’une d’entre elles, est qu’un enseignant doit souvent répéter ce qu’il dit pour que les élèves comprennent ce qu’on leur explique. « Etre obligé de ressasser, cela nous met dans des situations épouvantables ».
L’enseignant, désormais à la retraite, revient sur sa carrière et sa façon de procéder, notamment « toute une politique de substitution de mots dans les phrases pour éviter de buter sur un terme précis ».
Il apparaît que le plus difficile, n’était pas forcément avec les élèves, mais avec la hiérarchie. François Estève rapporte que les situations dans lesquels il a le plus souffert de son bégaiement, c’était lors des inspections : « Elles ont été sources de veillées terribles ».
