Jeudi dernier, dans une interview au quotidien « 20 minutes », Jean-Marie Le Pen juge « logique » des alliances locales. Pour François Fillon et Jean-François Copé, la ligne est pourtant claire : « Nous ne ferons jamais le moindre accord avec le FN ».
Réactions de Claude Guéant et Bruno Le Maire.
Depuis les dernières présidentielles, notamment avec le succès de Marine Le Pen, il apparaît que le Front National n’effraie plus comme avant et que certaines lignes politiques ont commencé à bouger.
Rappelons qu’entre les deux tours des élections législatives en juin, un sondage Ipsos révélait que 66% des électeurs de l’UMP étaient favorables à des accords de désistements mutuels avec le FN afin de battre la gauche.
Mercredi dernier, dans une interview accordée à l’AFP, Jean-Marie Le Pen expliquait qu’« en refusant l’alliance avec le FN, [l’UMP] s’est condamnée à perdre successivement tous les pouvoirs », et parlait même « d’attitude suicidaire ».
Le lendemain, dans une interview au quotidien « 20 minutes, le président d’honneur du FN soutenait qu’une « alliance du FN avec l’UMP est dans la logique du scrutin à deux tours », précisant qu’il peut « y avoir sur le plan local des alliances entre individus, entre candidats, qui permettent au FN d’avoir dans les municipalités la place qu’il mérite ».
Les réactions du côté de l’UMP ne se sont pas faites attendre. L’ancien ministre de l’Intérieur, Claude Géant, a voulu aussitôt clarifier les propos de M. Le Pen : « C’est évidemment destiné à faire du tort à l’UMP, à semer encore le doute dans l’esprit des électeurs. »
« Il faut que les électeurs de droite comprennent que les Le Pen ne veulent pas que l’UMP gagne, ils veulent le détruire pour prendre la tête de la droite », a-t-il précisé.
De son côté, l’ancien ministre de l’Agriculture, de l’Alimentation, de la Pêche, de la Ruralité et de l’Aménagement du territoire, Bruno Lemaire, s’est aussi opposé à cette alliance : « je crois que ce n’est pas dans l’intérêt de l’UMP que de conclure la moindre alliance avec le Front national. L’intérêt de l’UMP aujourd’hui, c’est de construire une doctrine politique forte qui réponde aux nombreuses inquiétudes des Français »
