Une pétition en ligne a été lancée par le collectif We Are No #dindons, afin de dénoncer le projet de loi qui vise à faire payer les charges aux clients des aides à domicile.
Les signataires de cette pétition se présentent comme « les nourrices, femmes de ménage, professeurs particuliers, aides des personnes âgées ou handicapées, jardiniers, réparateurs » et les « mères et pères de famille avons absolument besoin de cette aide pour continuer à travailler et élever nos enfants dans les meilleures conditions ».
Globalement, il est reproché à cette future loi de précariser ou de tuer des centaines de milliers d’emplois (800 000) non délocalisables et de priver de nombreuses personnes issues des classes moyennes, de services nécessaires (nounou, aide aux personnes âgées, aux handicapées…).
Les membres de We Are No #dindons estiment que cette mesure aura pour conséquence une vague de « travail au gris » : à moitié déclaré, pour toucher les prestations mais pas totalement, pour éviter de trop grosses cotisations. La loi conçue pour faire rentrer plus d’argent dans les caisses de l’état serait alors contreproductive puisque « les organismes sociaux continueront à payer la couverture sociale des salariés mais verront baisser les cotisations. »
Les signataires de la pétition considèrent également qu’ils luttent pour l’égalité entre les hommes et les femmes, puisque cette mesure aura pour conséquence d’ « enfermer les femmes dans leurs maisons ». En effet, avec une facture augmentée de 3500 à 4000 euros pour les nounous des petits, les parents n’auront plus le choix et devront cesser leurs activités professionnelles pour s’occuper de leurs enfants. Les sociologues montrent que dans ces cas, ce sont essentiellement les mamans qui retournent au foyer.
Enfin, l’argumentaire de We Are No #dindons s’appuie sur l’exemple de l’Espagne, qui a mis en place, le premier juillet 2012, exactement la même mesure que celle proposée par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault. En trois mois, le gouvernement espagnol est revenu sur cette fausse bonne idée en avouant qu’elle avait fait baisser les cotisations de 30%, causant une perte de 60 millions d’euros pour la Sécurité Sociale.