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L’ASN s’exprime sur la fermeture de Fessenheim

André-Claude Lacoste, le président de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et l’ancien directeur de la sureté des installations nucléaires, a été interrogé sur la fermeture de Fessenheim prévue par le gouvernement. Il a précisé le processus de fermeture d’une centrale nucléaire et abordé le sort des ouvriers qui y travaillent.

Interrogé sur la volonté du gouvernement d’accélérer la fermeture de Fessenheim, l’expert a expliqué que le processus n’était pas aussi simple et que le président ne pouvait pas décider tout seul, du jour au lendemain, d’éteindre une centrale nucléaire comme on éteint la lumière en sortant.

Le chef de l’ASN, le gendarme français du nucléaire a ainsi précisé les modalités de mise à l’arrêt d’une centrale nucléaire en France :

« C’est maintenant à EDF – qui possède et exploite les réacteurs de Fessenheim, et a des actionnaires électriciens [suisse et allemand] ayant un droit de tirage sur cette centrale –, de constituer un dossier de mise à l’arrêt définitif et de démantèlement. Il y a tout un ensemble de procédures à respecter. »

« Pour l’instant, EDF peut faire tourner les deux réacteurs de Fessenheim, les arrêter ou décharger le combustible. Mais pour démanteler, il faudra un décret de mise à l’arrêt définitif-démantèlement. Un décret qui passe par la constitution, lorsqu’EDF l’aura décidé, d’un dossier de mise à l’arrêt définitif et de démantèlement, qui inclut un plan de celui-ci. Or nous estimons qu’il faudra grosso modo deux ans à EDF pour monter ce dossier avant qu’il soit soumis à notre investigation technique et à l’enquête publique. Puis environ trois ans de procédures. Donc cinq ans entre le moment où EDF déciderait de monter son dossier et le décret. Ensuite seulement pourra débuter le démantèlement. »

André-Claude Lacoste s’est également montré compatissant envers les ouvriers des centrales nucléaires, qui risquent de perdre leurs emplois et qui ne comprennent pas forcément pourquoi on leur impose de travailler à la destruction d’une unité de production, alors que leur métier est de produire de l’électricité :

« L’ouvrier de base, chez EDF, a le sentiment, lui, d’avoir plutôt été embauché pour produire de l’électricité que pour démanteler les installations. L’annonce de la fermeture n’est sans doute pas facile à vivre pour le personnel. »

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La Rédaction