Un supermarché lillois s’est doté d’antivols pour certains de ses paquets de viande. Que penser de ces nouvelles dispositions ? Est-ce un petit détail, une évolution des mœurs, un témoin de la crise ?
«Maintenant tout se vole, bientôt on mettra des antivols sur le pain», ironise un client.
Au supermarché Match des Halles Solférino à Lille, les paquets de viande de la marque Charal, environ 30 euros le kilogramme pour un faux-filet « Grand cru », sont désormais cadenassés d’un lourds antivols.
Pour Roger, cette mesure lui semble « normale », mais il est quand même inquiet de savoir « si ça ne pose pas des risques sanitaires pour l’emballage ». Pour Sandra, « ça veut quand même aussi dire que les gens crèvent de faim, quelque part. »
Jean-Yves Vasseur, bénévole des Restos du Cœur, trouve que « c’est inquiétant ». « Si on doit voler de la viande pour manger, on en revient au temps de Jean Valjean », s’attriste-t-il.
Les gérants du supermarché s’est refusé à tout commentaire. Mais un vigile explique qu’avec « l’alcool, l’alimentaire fait partie des produits les plus volés », avant de préciser cependant qu’il n’a « jamais vu quelqu’un sortir avec un paquet de viande. »