Déjà la semaine dernière, l’agence avait prévu de réévaluer la notation de la France. C’est chose faite. Lundi soir, l’agence de notation Moody’s a dégradé d’un cran la note française. Sous perspective négative depuis le retrait de son triple A en début d’année, Moody’s confirme la note de Standard & Poor’s, et donne AA1 à Paris.
Des « perspectives économiques de long terme affectées de manière négative par de multiples défis structurels » dont « une perte de compétitivité graduelle mais continue » et « des rigidités des marchés du travail, des biens et des services. » Voilà le tableau que dresse Moody’s.
Dans son rapport, l’agence américaine doute de la capacité de la France à résister à de futurs chocs dans la zone euro et évoque des « perspectives budgétaires incertaines en raison des perspectives économiques. »
Des réformes insuffisantes ?
Apparemment, les efforts faits par le gouvernement semblent peu convaincants pour Moody’s. Les réformes entreprises pour relancer la compétitivité en France constituent un « fort engagement en faveur des réformes structurelles et de la consolidation budgétaire », mais les mesures en faveur des entreprises et PME « ne devraient pas, seules, avoir l’ampleur suffisante pour rétablir la compétitivité. »
Pierre Moscovici, le ministre de l’Économie rappelle que la France reste bien notée et que cette dégradation était « une sanction de la gestion du passé. »
« Moody’s met à notre actif les réformes que nous avons engagées: le pacte de compétitivité, notre agenda de réforme, le redressement des comptes publics. » Reste que cette annonce est une mauvaise nouvelle, Paris faisait jusqu’à présent des économies sur la charge de la dette grâce à la faiblesse des taux et les agences étaient prêtes à donner davantage de temps au nouveau gouvernement de mener à bien leurs réformes.