Il y a deux jours, le président Kazakh était à l’Elysée pour rencontrer François Hollande. Outre le renforcement des liens économiques entre les deux pays, Nursultan Nazarbaïev venait aussi chercher l’appui du président français concernant la candidature d’Astana à l’exposition internationale de 2017.
Le Kazakhstan a attiré 102 milliards de dollars d’investissements étrangers en dix ans, et compte sur ses grandes richesses en hydrocarbures pour attirer au moins 10 milliards d’investissements annuels d’ici 2017. De quoi soutenir sa croissance pour encore quelques années, le pays se fiant pour le moment à ses ressources naturelles, son important potentiel industriel et sa main d’œuvre très qualifiée.
La visite du président kazakh entrait donc dans le cadre d’un renforcement diplomatique traditionnel et visait notamment à sanctionner de substantiels investissements français réalisés sur son territoire. Total et Alstom se sont bien implantés au Kazakhstan. Le groupe pétrolier vient d’acquérir une participation de 75 % dans deux nouvelles concessions. De son coté, Alstom intègre le pays, futur corridor ferroviaire entre l’Asie et l’Europe, à sa stratégie de diversification. Le groupe envisage en effet une entreprise commune de logistique avec la Russie et la Biélorussie.
Si la rencontre avec le président français correspond manifestement à des objectifs économiques de moyen terme, elle fait aussi partie intégrante d’une stratégie de développement de plus long terme. Le président Kazakh souhaitait solliciter le soutien de la France pour la candidature du pays à l’exposition internationale de 2017, pour laquelle il est en compétition avec la Belgique.
Conscient qu’il ne peut pas faire reposer son développement uniquement sur les richesses épuisables de son sous-sol, le Kazakhstan a déjà entrepris un programme de reconversion vers un autre type d’économie utilisant les ressources de l’énergie écologiquement propre. Il se présente aujourd’hui sur le thème « Energie du futur », une thématique qui lui permettrait de ne plus se cantonner aux énergies fossiles à l’avenir, et qui bénéficierait d’ailleurs à l’ensemble de la communauté internationale.
La décision finale revient au Bureau International des Expositions (BIE), qui fera connaître le futur organisateur ce jeudi 22 novembre. D’après la déclaration d’une élue municipale liégeoise, l’adversaire d’Astana, Liège n’aurait rien prévu au budget pour une manifestation qui requiert pourtant de lourds dispositifs. De quoi remettre en cause sa motivation aux yeux du BIE.