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Nicolas Sarkozy agit, François Hollande glande ?

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7 mois après son élection, François Hollande atteint des sommets d’impopularité. Si son mode de gouvernance et ses incohérences y sont sans doute pour quelque chose, son approche de la communication, à contre-pied de Nicolas Sarkozy, le dessert également largement auprès de la presse et de l’opinion.

Un sondage le créditait de 61% d’opinions favorables au lendemain de son élection. Il n’a pas fallu attendre pour voir son taux d’impopularité grimper. Aujourd’hui, c’est seulement 35% des français qui lui font confiance selon le dernier sondage du TNS Sofres-Sopra Group. Parmi les reproches qui lui sont faits, la lenteur de ses mesures, son inaction politique et ses ambivalences.

Un immobilisme qui contraste avec le rythme effréné qu’a imposé Nicolas Sarkozy durant son mandat. Jean Marc Ayrault s’est d’ailleurs déjà emporté à ce sujet en août. Le rythme du calendrier politique n’est pas censé coller aux exigences médiatiques et nourrir les gros titres des journaux en mal de sujets. Mais après 5 ans d’omniprésence Sarkozyste, comment rompre avec les mauvaises habitudes de la presse, droguée par l’hyperactivité présidentielle ?

« Qu’on le veuille ou non, Nicolas Sarkzoy a marqué les mémoires par son rapport direct avec l’opinion, note le président de l’agence corporate Equancy & Co. Il en reste une attente chez les Français et les journalistes. On ne peut pas effacer ce souvenir. Le Président a cru qu’il pourrait revenir à une répartition des rôles plus classiques au sein du couple exécutif, lui plus en retrait, le Premier ministre en première ligne. Or on le voit avec sa chute dans les sondages, cela ne fonctionne pas. Il y a une attente de l’opinion d’une présence plus forte du Président.» analyse Robert Zarade, conseiller amical et bénévole de François Hollande durant la campagne.

De son coté, Arnaud Dupui-Castérés, président de l’agence Vae Solis, revient sur la rareté de la parole présidentielle prônée par François Mitterrand puis Jacques Chirac : «On est passé au quinquennat, et sous ce régime, où les législatives procèdent de l’élection présidentielle, le mâle dominant, c’est le chef de l’État. L’Elysée doit inventer sa narration, imaginer un nouveau storytelling sans tomber dans les excès et les stigmatisations de Nicolas Sarkozy ».

Mais ce n’est pas dans les manières de François Hollande que de s’appliquer à construire une mise en scène autour de ses décisions politiques. A la surenchère sarkozyste, il oppose la sobriété médiatique et ne joue ni des symboles, ni de l’émotion. Une volonté de laisser aux français le soin de juger  le fond de son action, de valoriser un récit de la mesure.

Mais après les résultats des derniers sondages, il se pourrait bien que le président renonce à la pureté de son pragmatisme. La conférence du 13 novembre a déjà révélé la volonté du président de changer sa méthode de communication et de redynamiser son image. Affaire à suivre.

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La Rédaction