Alors que la production automobile européenne est en perte de vitesse, les constructeurs automobiles sont à la recherche de nouveaux débouchés.
Selon une étude KPMG dédiée à l’industrie automobile 66% des dirigeants du secteur s’attendent à une progression significative des ventes de véhicules haut de gamme dans les BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine).
En effet, les pays émergents apparaissent comme le nouveau marché à conquérir pour les constructeurs auto au regard des résultats décevant sur le vieux continent.
De même, les consommateurs des pays émergents souhaitent une montée en gamme proportionnelle à l’accroissement de leurs moyens financiers. Les constructeurs allemands l’ont compris et misent sur la qualité de leurs produits pour exporter.
Le haut de gamme allemand ne s’est jamais aussi bien vendu que depuis le début de la crise européenne. BMW, Mercedes et Audi affichent d’excellents résultats pour l’année 2012 et annoncent d’ores et déjà une année 2013 florissante. BMW qui revendique la première place sur le marché haut de gamme aux Etats-Unis devant Mercedes, s’attend à une stagnation de ses résultats sur le marché européen mais compte sur les marchés asiatiques et russes pour continuer sa croissance.
Des annonces à des lieux de celles des constructeurs français qui affichent des reculs de vente record. PSA Peugeot Citroën enregistre son plus fort recul des ventes depuis plus de 30 ans, et se trouve au cœur de l’actualité pour ses plans de licenciement. De même Renault se trouve en difficulté en encaissant la cinquième baisse de ses ventes mondiales en 10 ans. Le groupe défraie également la chronique avec la fermeture supposée de deux de ses sites si aucun accord sur la compétitivité n’est trouvé avec les organisations syndicales.
Dès lors on peut se demander pourquoi les efforts français ne se concentrent pas sur ce secteur du haut de gamme ?
La France a su fabriquer du luxe dans l’entre deux guerres et depuis elle a cédé la place dans ce domaine aux constructeurs allemands et japonais. En Allemagne, BMW, Audi et Mercedes se sont imposés des exigences drastiques de qualité et de méticulosité. Ces constructeurs ont su briser la logique du travail à chaîne pour privilégier le souci du moindre détail, virage que la France n’a pas emprunté.
En 2009, Philippe Varin, le patron de PSA avait affiché une volonté de monter en gamme. Sans succès.
Pourtant le « made in France » domine le très haut de gamme avec les marques de LVMH, de Richemont avec Cartier, de PPR avec Gucci. Les méthodes du luxe à la française ne pourraient-elles pas s’appliquer à son industrie auto ? Il faudrait pouvoir susciter le désir et l’émotion esthétique. Les constructeurs français semblent avoir oublié cette règle.
Ils continuent à construire une voiture pour le peuple avec des finitions approximatives et un confort qui n’est pas leur priorité. Face à des concurrents qui ont enraciné une image de marque, les industriels français devraient revoir toute leur philosophie pour espérer un jour devenir compétitif sur ce marché. D’autant plus s’ils espèrent pouvoir conquérir le marché des BRIC.