Il y a bien une contradiction : alors que les français se disent fidèles, les chiffres montrent que les sites de rencontres extraconjugales se multiplient depuis quelques années. La fidélité serait devenue un idéal.
L’infidèle se situe entre frisson, interdit et passion. Il a l’amour du risque.
Le site de rencontres « extraconjugales » Gleeden.com, dont la campagne publicitaire a été remarquée dans le métro parisien, compterait 1,6 millions d’inscrits. Ce site au nom symbolique, avant tout « dédié aux personnes mariées », est aussi ouvert aux personnes célibataires et séparées. Gleeden prône la confidentialité : « discrétion 100% garantie ! » et donne des conseils (pratiques) aux infidèles.
D’autres sites dits de rencontres extraconjugales existent comme AshleyMadison.com, qui compterait 18 millions de membres. Les utilisateurs de ces sites, en couple, disent chercher une « passion incontrôlable », sans vouloir quitter leur conjoint et encore moins leur dire la vérité. Le plus souvent, il est question de sexe. Pourtant, en 2006, une enquête révèle que seuls 27% des français et 15 % des françaises avouent avoir eu au moins une fois des relations sexuelles extraconjugales.
« La société actuelle nous incite à l’infidélité (…) Surtout les femmes travaillant désormais hors de chez elle, et pouvant donc faire jeu égal avec les hommes. » constate Agnès Walch, historienne spécialiste de l’adultère. Pour les sociologues, l’infidélité se justifierait souvent par un besoin de reconnaissance, une compensation narcissique.
Une raison à la recrudescence de l’infidélité, peut-être : l’amour à l’occidentale correspondrait, pour beaucoup, au mythe de Tristan et Yseult, soit une histoire d’adultère. Et d’après le philosophe et écrivain Denis de Rougemont : « L’amour heureux n’a pas d’histoire ».
Mais il existe tout de même des facteurs qui poussent à la fidélité, comme, par exemple, la relative facilité à choisir le divorce, actuellement.
