Selon le Canard Enchaîné, 20% des radars fixes sont aujourd’hui en panne. Pourtant, le nombre de morts sur la route continue de descendre en flèche, avec une baisse de 8% de la mortalité entre 2011 et 2012. Si la capacité des radars automatiques à ramener de l’argent à l’Etat ne peut être remise en doute, sa légitimité en matière de sécurité routière est loin de susciter la même unanimité.
3 645 personnes sont mortes sur les routes de France en 2012, contre 3 963 en 2011.
Si ce nombre reste encore bien trop élevé, cela reste sans conteste une victoire pour les acteurs de la lutte contre l’insécurité routière. Ce n’est cependant pas les radars automatiques que l’on pourrait féliciter. Avec 20% d’entre eux en panne sur les bords des routes de France, la question de leur légitimité en matière de sécurité routière se pose sérieusement.
En 1973, la première limitation de vitesse été instaurée sur les autoroutes françaises (à l’époque limitées à 100km/h) pour ensuite se décliner sur le reste du territoire. Les conducteurs ne les ont cependant pas toujours respectées, loin de là. Oscillant généralement entre 8 000 et 9 000 morts sur la route, le taux de mortalité des automobilistes entre 1997 et 2002 devient insoutenable pour le gouvernement de l’époque.
Le 14 juillet 2002, la sécurité routière devient la première priorité du gouvernement de Jacques Chirac et il ne faudra pas attendre bien longtemps avant l’arrivée des premiers radars automatiques, une révolution dans le monde de la sécurité routière, également bien pratiques pour les caisses de l’Etat…
Très vite, les automobilistes remarquent l’emplacement étrange des radars installés par le gouvernement, moins présents dans les zones à risques que sur les bords des routes droites et sans dangers. L’explication est vite trouvée : les dépassements des limitations de vitesse sont bien plus nombreux dans les zones sans dangers. Y installer des radars permet de flasher fréquemment les automobilistes et donc d’engranger beaucoup d’argent. Quant à la prévention des accidents, il semblerait qu’elle ne soit pas au premier plan.
Que l’arrivée des nouvelles technologies dans la voiture rende complètement obsolètes les radars automatiques n’est finalement pas forcément un mal en soit. D’abord clairement défini en tant qu’avertisseurs de radars, de nombreux boîtiers sont apparus ces dernières années sur le marché des GPS. Ceux d’aujourd’hui ne se contentent plus de simplement prévenir de la présence d’un radar, ils avertissent le conducteur de toutes zones de dangers aux alentours grâce à de véritables communautés d’automobilistes qui s’entraident.
Le boîtier Munic par exemple, avec ses applications telles que Avertinoo, représente plus de 800 000 automobilistes français, prêts à s’entraider pour éviter radars, certes, mais également zones de dangers. TomTom développe de plus en plus sa cartographie afin d’assurer des routes sûres aux automobilistes. Tous ces appareils sont aujourd’hui également capable de déterminer la limitation de vitesse à respecter sur la route du conducteur et le prévient de tout dépassement pouvant être dangereux pour sa sécurité.
Face à tant d’innovations du côté des conducteurs, les radars tentent eux-aussi d’évoluer et foncent finalement droit dans le mur. Les radars mobiles nouvelle génération font la une des médias depuis quelques mois mais les premiers résultats sont loin d’être concluants.
Sur la papier, l’idée d’installer un radar dans une voiture banalisée qui se déplace et peut flasher les automobilistes automatiquement partout en France de manière complètement imprévisible paraît effectivement ingénieuse. En ligne droite et sur une route large et presque vide, c’est d’ailleurs efficace, mais lorsqu’il s’agit de virages, ou bien de situations de forts trafics, tout se complique.
Sur 10 clichés, 4 ne donnent suite à aucune amende, tant la qualité de la photographie est faible, ne permettant de distinguer ni la plaque d’immatriculation du véhicule, ni la visage du conducteur. Les policiers utilisant ces radars mobiles nouvelle génération préfère donc généralement se rendre sur les bas-côté ou les bandes d’arrêt d’urgence. Il n’y a plus qu’à leur donner une paire de jumelles et nous voilà revenu au XXème siècle.
Finalement, le radar le plus efficace reste l’automatique fixe, soit celui qui ne marche pas une fois sur 5, un constat lourd de sens quant à la viabilité de la politique de sécurité routière du pays.