Dans son livre paru au début du mois, « Voulez-vous vraiment sortir de la crise », l’ancienne ministre de l’éducation nationale fournit une analyse lucide de la situation politique française de ces dernières années et de la société française en général.
Forte de son expérience d’élue locale et de ministre, Valérie Pécresse jette un œil critique sur la société française, notamment sur la sacro-sainte « exception culturelle », qui fermerait la France à toute forme d’innovation.
L’ancienne ministre nous livre ainsi ses difficultés, les résistances qu’elle a pu rencontrer quand elle prônait de nouvelles méthodes de gestion auprès de la haute administration, en tentant notamment de s’inspirer de ce qui marche à l’étranger.
C’est aussi une exigence de transparence que l’on trouve dans cet ouvrage, paru chez Albin Michel. Elle se confie en ces termes dans une interview portant sur le sens de son livre : «Je reviens sur le quinquennat écoulé, j’en fais l’inventaire utile pour que les français comprennent pourquoi ça a été difficile. Je cherche des causes, pas des responsables. On est tous responsable du bilan. Je veux faire un inventaire. »
En effet, Valérie Pécresse revient sur les anciennes réformes non réalisées du quinquennat de Nicolas Sarkozy comme la fin des 35 heures qu’elle estime que le gouvernement aurait dû faire « dix fois », ou la réforme du bac, sans tomber « dans l’autoflagellation », sans « chercher de responsables », mais en tentant d’expliquer pourquoi ces réformes n’ont pas été réalisées, critiquant ainsi l’immobilisme de la société française et son imperméabilité à la réforme.
Elle explique ainsi comme il est dur de mettre en place des réformes nécessaires mais impopulaires, à l’image de sa réforme des universités :
« Nous avons tenus face à la rue lors des 9 mois de blocage des facs. Dans ces moments d’extrême tension, le pouvoir politique manque singulièrement d’alliés ! La France silencieuse doit désormais s’exprimer, notamment via les réseaux sociaux. A nous de convaincre les Français du bien fondé de nos réformes. Et de définir notre ligne politique très en amont de l’élection présidentielle. »
Pour cette remise en question, on peut au moins reconnaitre à Valérie Pécresse un certain courage, qui pourrait peut-être lui attirer les foudres de son camp.
