Ceux qui fréquentent de manière régulière les salles obscures savent à quel point les comportements de nos voisins de rangés peuvent influer sur l’appréciation ou non d’un film. Un mec qui se met à ronfler pendant « Prisoners » et c’est toute la tension de ce thriller avec le beau Jake Gyllenhaal et le non moins séduisant Hugh Jackman, qui est réduite à néant (histoire vraie vécue par votre serviteur). Mais le plus dérangeant reste quand même les gens qui ne savent pas éteindre leur smartphone (ou qui ne connaissent pas l’existence de la fonction « silencieux »).
C’est du moins ce que doit penser Curtis Reeves, un américain retraité de la police de Tampa (Floride), inculpé de meurtre pour avoir abattu, mardi 14 janvier, un homme qui envoyait des textos pendant le dernier film de Mark Wahlberg (« Du sang et des larmes »). On pourrait croire l’information issue du site parodique Le Gorafi, mais il n’en est malheureusement rien.
La violence quotidienne et banalisée vient donc de franchir un nouveau cap aux Etats-Unis où les incivilités, aussi dérangeantes et agaçantes soient-elle, se règlent maintenant à coup de revolver en pleine poitrine. Qui plus ai en Floride, Etat américain qui compte le plus d’armes en circulation (1 million de personnes disposent d’un permis de port d’arme).
Le clou de l’histoire : « toute sa vie il a protégé les gens contre des individus qui commettent des crimes. Il ne représente aucun danger pour la population », a déclaré Richard Escobar, avocat de Curtis Reeves, qui a demandé la remise en liberté sous caution de son client. Le juge en charge de l’affaire a rejeté la demande.