Pour lutter contre le changement climatique, la mobilité durable est une piste des plus prometteuses. D’après les chiffres de l’OCDE en 2005, le transport représentait 23% des émissions de CO² : le secteur est donc un important levier pour les pouvoirs publics. Cependant, si le diagnostic est à présent partagé par tous, les différents niveaux de décisions n’ont pas tous la même réactivité face au problème…
Une première borne de recharge a été inaugurée à Paris le 9 décembre dernier, dans le 15ème arrondissement. Malgré cette initiative, on constate que le marché de la voiture électrique en France reste très peu développé, on comptabilise environ 14 000 voitures électriques dans un parc automobile français de plus de 38 millions d’unités. Pour les professionnels du secteur, ce développement cahincaha du moteur électrique s’explique un « manque de points de recharge » et « le temps de charge nécessaire ».
Actuellement 5000 points de recharge sont déjà installés via le dispositif autolib, seulement ces derniers ne sont pas compatibles avec les systèmes développés par l’industrie automobile et restent donc en grande partie inutilisables. Dès à présent, la Mairie s’est fixée pour mission d’installer rapidement 15 bornes sur les maréchaux. De son côté, le conseil régional « a d’ores et déjà budgété une somme de 4 millions d’euros pour ce dispositif en 2014, ce qui permettra de financer jusqu’à mille bornes en douze mois ».
C’est dans cette optique que, le conseil régional a présenté le 13 février la politique régionale en faveur du développement des nouveaux véhicules urbains. Pierre Serne, Vice-Président écologiste en charge des transports a dévoilé son plan de soutien à cette filière encore naissante en France. Le dispositif « prévoit une aide de 40% des sommes dépensées pour des bornes de recharge publiques (…) Le plafond par élément se monte à 10.000 euros, sachant qu’un point de recharge neuf coûte de 8.000 à 15.000 euros ».
Parallèlement à ces mesures pour le bassin parisien, l’un des 34 plans industriels d’Arnaud Montebourg sera consacré au développement du réseau des bornes. Récemment, il a d’ailleurs annoncé le dépôt d’une proposition de loi pour créer un opérateur national. Une démarche volontariste mais pas forcément bien calée avec les travaux européens, la députée précise effectivement à l’AFP qu’un « projet de directive européenne sur les carburants alternatifs, qui devrait comporter des objectifs chiffrés de points de recharge, est attendue au printemps ».
Avec cette ambition, développer un « vaste réseau national de bornes de recharge devrait augmenter la confiance des automobilistes et doper les ventes de véhicules électriques ». EDF et Bolloré se sont d’ailleurs positionnés sur le dossier. On note que dans un communiqué de presse du Comité des Constructeurs Français d’Automobiles, le groupe Bolloré précise, « pour l’instant, on a développé un projet autonome, mais il n’est pas forcément exclusif ».