L’hydroélectricité est la première source d’énergie renouvelable en France, dans le bilan 2013 de RTE elle était à l’origine de plus de 13% de de la production d’électricité en France. Profitant de la géographie et des nombreux cours d’eau, elle permet notamment de disposer d’une importante ressource en eau. Par ailleurs, afin de limiter son impact environnemental, les exploitants comme EDF et le comité français des barrages et réservoirs agissent de concert pour préserver au maximum les migrateurs amphihalins, comme le smolt, une espèce de saumon protégée…
Sur le site du comité français des barrages et réservoirs, on apprend que l’impact des barrages sur la faune piscicole a été évoqué à l’occasion de nombreux congrès de la Commission Internationale des Grand Barrages (CIGB) et notamment en 2009. Pour assurer une bonne circulation des espèces migratrice, les experts s’accordent sur trois recommandations essentielles : la mise en place d’une passe à poissons pour la montaison, la réalisation d’une fosse de réception en pied de barrage pour la dévalaison, et la préparation d’un exutoire de dévalaison.
C’est notamment suite à ces consignes qu’EDF a décidé de construire de nouvelles grilles pour les centrales électriques d’Ausson et de Camon. Grâce aux travaux qui auront lieu cet automne pendant 3 mois, l’exploitant aura créé un « raccourci de 250km de linéaire de cours d’eau qui permet d’éviter aux jeunes saumons de devoir dévaler une série de barrages et les rapprochent rapidement de leur destination qui est l’océan où ils entameront leur phase de croissance pendant 1 à 3 ans ».
Des aménagements qui sont notamment indispensables au regard de la directive cadre européenne sur l’eau (2000/60/CE), mais aussi de la loi sur l’eau et les milieux aquatiques de 2006, qui réglementent la gestion de la ressource en eau pour éviter la disparition des espèces aquatiques comme ce fut le cas pour la Dordogne à la fin du 19ème siècle. Désormais donc, en plus des passes à poissons qui permettent d’améliorer la montaison des poissons, des efforts sont également fait pour favoriser la dévalaison des juvéniles ou des adultes.
L’Office National des Eaux et des Milieux Aquatiques (ONEMA) rappelle qu’en France, les migrateurs amphihalins les plus emblématiques sont le saumon, l’anguille, l’alose, la truite de mer et la lamproie. S’ils furent un temps menacés par les ouvrages et les aménagements, les réglementations nationales et européennes parviennent désormais à améliorer la reproduction des espèces. En revanche, leur survie n’est toujours pas assurée à cause de la détérioration de la qualité de l’eau et de la surpêche.