Une enquête sanitaire est ouverte suite aux décès de deux enfants
Selon l’agence de médicament, les deux enfants auraient été nourris avec des poches provenant de Fasonut.
Mercredi dernier, l’agence du médicament a annoncé qu’une enquête sanitaire serait effectuée suite au décès de deux jeunes enfants nourris avec des poches de nutrition venant d’un même fabricant. Cependant, l’agence tient à mettre le point sur le fait « qu’aucune des investigations réalisées à ce stade ne conduit à mettre en cause les conditions de fabrication du produit administré ». Selon l’agence des médicaments, les poches provenant d’un « même lot » venant de Fasonut, la filiale du laboratoire Baxter. L’agence a demandé le retrait de tout le lot « par précaution » le 27 janvier dernier après avoir pris connaissance « du décès par choc septique, le 23 janvier à Caen, d’une jeune enfant alimentée par voie parentérale à domicile ».
Selon toujours l’agence, cet état de choc infection se serait survenu après l’administration de la poche par perfusion. C’était Le Canard enchainé qui a publié le décès de l’enfant à Caen dans sa dernière édition. « Sans présumer l’origine de ce décès », l’agence de médicament affirment avoir « fait procéder, le 27 janvier 2015, au retrait des produits fabriqués le même jour que la poche administrée, par précaution ». En plus, l’agence a également enquêté sur le site de fabrications de poches. 29 janvier, l’agence a été signalée par le décès d’un nourrisson qui a été également nourri avec une poche de nutrition. Les deux poches viendraient d’un même lot. Cependant, l’agence de médicament tient toujours à préciser que « selon les premiers éléments disponibles, ce décès ne serait pas lié à l’administration de cette poche ».
« Les autorités sanitaires poursuivent leurs investigations pour identifier les causes respectives de ces deux décès » explique l’agence. De son côté, Fasonut déclare fabriquer près de 15 000 poches par mois, soit 180 000 poches produites par an. Le fabricant a déjà reçu une « injonction » en 2014 lui obligeant à rectifier les nombreuses « non-conformités », dont « l’utilisation non validée de désinfectant » dont il fait l’objet. De même, trois autres bébés ont trouvé la mort à l’hôpital de Chambéry en 2013. Ils auraient été nourris par des poches produites par un autre fabricant. Leurs décès avaient été résumés par une « infection due à un germe rare », une entérobactérie qui s’est introduite dans les poches fabriquées par le laboratoire Marette. Le laboratoire a fermé en juillet après plus de six mois de suspension d’activité. Fasonut risquerait-il de subir le même cas ?