« Vous allez trop vite » affirme Roger Karoutchi
Roger Karourchi était l’un de plus fervents défenseurs de Nicolas Sarkozy. Mais il commence à changer son fusil d’épaule et émettre quelques réserves vis-à-vis de l’ex-président et cela commence à se voir.
Le Sénateur des Haut-de-Seine, sur iTELE, ce mardi 24 février a annoncé qu’il est d’important de faire preuve d’une « prudence extrême» concernant le sondage un peu défavorable au président de l’UMP. « En décembre 1994, quelques mois avant la présidentielle en 1995, Jacques Chirac était à 13 %» a-t-il annoncé. Il a également rappelé que l’ancien chef de la République a également fait comprendre que sa candidature pour les présidentielles de 2017 « n’était pas obligatoire».
« Il devra voir où nous en somme et où il en est début 2016, quelques mois avant la primaire ouverte et à ce moment-là il décidera », argumente prudemment Roger Karoutchi avant d’ajouter : « Vu l’état de l’UMP, je pense que sa candidature s’imposera. Ça ne veut pas dire qu’il n’y en aura pas d’autres : évidemment, il y aura Alain Juppé, peut-être François Fillon, peut-être d’autres. Mais je ne vois pas dans le paysage politique d’aujourd’hui, l’UMP étant ce qu’elle est et l’électorat de droite étant ce qu’il est, d’un coup, Nicolas Sarkozy… »
La conversation sure iTélé continue : «
– iTÉLÉ : C’est encore le meilleur candidat pour l’UMP, c’est votre candidat ?
– Roger Karoutchi : (Rires) vous allez trop vite. Je dis aujourd’hui : ‘Nous sommes trop loin’. Il y a les élections départementales, il y aura les régionales. Il sera temps dans quelques mois de se demander qui est le meilleur candidat pour gagner. »
Malgré ces éclats de rire, cette réponse est assez soutenue et ne met pas vraiment en évidence les réticences du sénateur, qui en privé s’est plus exprimé. Le Canard Enchaîné du 18 février a écrit que Roger Karoutchi aurait dit : «
D’une manière générale, ma relation avec Sarko n’est pas bonne. Elle est compliquée et abîmée. Il dit du mal de moi, alors que ça fait des décennies que je l’aide. Quand il a eu besoin de moi, il a toujours su où me trouver.
Ce qui est assez clair. Selon toujours l’hebdomadaire, Roger Karoutchi a même fait montrer « son envie de rejoindre l’équipe de Le Maire ou pire [pour Nicolas Sarkozy], celle de Juppé». Ne semble-t-il donc pas sa défaite pendant l’élection du groupe UMP au Sénat alors que ses collègues avaient eu une préférence pour Bruno Retailleau ? Autre preuve, l’ancien secrétaire d’État chargé des Relations avec le Parlement affirme son ras-le-bol, il a même menacé de quitter l’UMP, qu’il définit de « parti de pleutres».