Le ministre de l’Économie dénonce « la politique des fainéants » que les frondeurs du PS ont choisis.
Emmanuel Macron n’a pas caché son acrimonie concernant les « soubresauts politiques » concernant son projet de loi. Il considère que le texte est victime de la « logique politiciennes » et qu’il est « pris en otage » selon ses déclarations dans « Le Monde ». « Beaucoup de gens au centre droit et à droite, estime-t-il, pouvaient se reconnaître dans ce texte, ils le disaient d’ailleurs. »
Cependant, « la logique partisane, en particulier à l’approche des élections départementales, a été telle que seuls ceux qui n’avaient rien à perdre ont eu le courage de la dépasser », précise le ministre. « Les autres se sont pliés à la discipline de parti ».
« Ils ont justifié leur vote, ce qui est assez inédit, par tout ce que la loi ne contenait pas, la suppression des 35 heures par exemple. C’est ce que j’appelle le bovarysme parlementaire », regrette-t-il.
Et Hamon ? « Il avait besoin d’un prétexte »
Emmanuel Macron n’est pas seulement en colère contre l’opposition, mais également envers le parti socialiste qui avait émis des réserves assez sévères depuis l’extension du travail dominical. Emmanuel Macron considère que « sur cette position initiale du parti s’est greffé un foyer infectieux qui ne s’est pas éteint ».
« Au cours de la dernière nuit de discussion à l’Assemblée, j’ai été saisi de voir à quel point certains députés étaient dans un débat théorique et à quel point ils perdaient le réel. »
Mais sa colère se tourne surtout vers Benoît Hamon, porte-voix du Frondeur du PS. Emmanuel Macron estime « qu’un ancien ministre, alors que beaucoup de dispositions de la loi consommation qu’il avait portées et qui n’avait pu aboutir figurent dans ce texte, méconnaisse les avancées sociales, précisément sur la question de la compensation et justifie ainsi un vote contre le gouvernement, laisse à penser que l’on a perdu de vue la réalité des choses ou qu’on a perdu de la culture politique », avant de continuer « il avait simplement besoin d’un prétexte pour installer son vote contre. Tout le reste n’est que littérature ».
Il a également classifié les partis politiques, dont les « fainéants » et les « artisans ». « Moi je fais la politique avec les artisans et les artisans, au sens fort du terme, ce sont ceux qui ont passé des jours et des nuits à travailler un texte au fond, qui sait ce qu’il y a dedans, qui peuvent en être fiers. Et il y a la politique des fainéants, qui consiste à regarder la surface de l’eau. On meurt de cela.»