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Les chefs étoilés accusés de violence en cuisine

Violence en cuisine, les chefs étoilés sont tourmentés par les accusations
Après Joël Robuchon, c’est maintenant le prestigieux chef Yannick Alléno du Pavillon Ledoyen qui subit les accusations de maltraitance.
Une vraie crise pour les chefs étoilés. Un mois après l’enquête sur les méthodes de Joël Robuchon, France TVInfo remet une couche et accuse un autre géant de la gastronomie française dans une enquête que la chaîne avait publiée le 10 mars.
Yannick Alléno a travaillé pendant dix ans chez « Meurice » avant d’être dans le « Pavillon Ledoyen » près des Champs-Élysées. Il fait partie des plus grands chefs français. À 46 ans, il est au sommet de sa carrière avec l’obtention des trois étoiles du Guide Michelin, sept mois après son installation dans le 8e arrondissement et le prix de « cuisinier de l’année » par le Gault et Millau.
Mais derrière ce parcours si parfait se trouvent des conditions peu recommandables. C’est en tout cas ce qu’un employé du Ledoyen a déclaré auprès de la FTV Info :
« Depuis qu’Alléno a obtenu trois étoiles, il passe partout à la télévision. Moi, ça me dégoûte complètement. Je veux que les gens apprennent que derrière tout ça, les salariés vivent un cauchemar», a dit l’employé.
Après avoir effectué quelques réajustements de l’équipe en été, le chef est accusé de licenciements abusifs. Les accusations se porteraient sur des coups, des harcèlements moraux, de mauvais traitements de tout genre. Une commis a également raconté qu’elle aurait reçu un coup de genou suite un plat mal réalisé.
Le second de Yannick Alléno, Sébastient Lefort a également été accusé par un autre commis d’avoir jeté une casserole de sauce brûlante, suite à un accès de colère.
Sur le site, Yannick Alléno a déclaré qu’il n’a «jamais porté atteinte physiquement au cuisinier » :
« On était dans un climat social compliqué au mois de juillet », déclare-t-il. « Mais je suis strict au niveau légal et très attentif au bien-être de mes employés. »
Les accusations ressemblent de très près à celles que Joël Robuchon avait subies le mois dernier. La restauration est un monde de raffinement nuancé par des tables de luxe, mais que la moindre erreur peut couter très cher. Alain Ducasse n’a pas hésité à soutenir son collègue en fustigeant les médias « avides de sensations fortes ».
« Le chef a le bras très long. Si je l’ouvre sur Alléno, je suis mort », raconte un autre salarié du Ledoyen. En le poursuivant aux prud’hommes, un autre a dit qu’il tire probablement un trait sur ses rêves : « Je sais qu’en poursuivant Yannick Alléno, c’est fini pour moi. C’est un choix. Clairement, j’ai fait une croix sur ma carrière de trois étoiles. »
Gérard Cagna, auteur du livre « Touche pas à mon commis » a utilisé cette loi de finances pour signé un appel pour « refuser la banalisation des petites violences ordinaires à tendance bizutage » dans la restauration ?
Le rédacteur en chef du site Atabula avait également dit avoir reçu beaucoup d’emails en guise de remerciement de son initiative de soulever le problème lors d’une conférence à Sciences Po.
« Il y a une bataille pour monter, les grands chefs sont de plus en plus absents de leurs cuisines, et donc les seconds doivent se faire une place et montrer qui est le plus fort, il y a de la testostérone là-dedans », explique le rédacteur en chef.
« Les chefs sont de plus en plus jeunes, et n’ont souvent aucune formation managériale », explique également le chef Thierry Marx dans une vidéo diffusée sur le site. « Et la pression est de plus en plus forte, liée notamment aux commentaires que les clients publient immédiatement après leur repas sur internet. Il faut des garde-fous », ajoute-t-il.

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Stephanie Dumont