Après le retour d’Hitler à Berlin le 16 janvier 1945, il n’était plus le même homme que celui qu’il était le 6 juillet 1940. À cette époque, il était animé d’un très grand dynamisme physique, et une capacité de séduction des foules hors du commun.
La foule l’acclamait pour sa victoire sur la France. Cinq ans plus tard, alors qu’il ne fêtait que ses cinquante-six ans le 20 avril 1945, il semble avoir vingt ans de plus. Épaules tombantes, le pas trainant, voûté, les cheveux blanchis, son état éveillaient chez ses interlocuteurs la pitié, l’effroi et la stupéfaction.
Ses beaux yeux bleus-gris se sont éteints et sont désormais absorbés par d’énormes poches, au milieu d’un visage plein de ride avec un teint terreux. Il utilise désormais des lunettes pour lire alors que les documents sont déjà tapés trois fois plus gros que la normale. Il se supporte plus la lumière et il a une haleine insupportable. Sans compter qu’il ne dort pas beaucoup à cause de son système digestif affaibli l’empêchant de contenir ses flatulences. Il avait des problèmes de tension et sclérose coronarienne. IL est vrai que la charge de travail qu’il avait à accomplir en plus de l’absence d’exercice, mais également les bunkers insalubres dans lesquels il se terrait pendant la guerre et les défaites successives qu’il a connues en 1942 aurait fragilisé sa santé. Staline malgré ses victoires se trouvait aussi fatigué et malade suite à de telles situations.
Les médicaments que son médecin personnel, Thedor Morel l’avait prescrit l’auraient vraiment empoisonné ? Les analystes tels que les docteurs Schenck et Gibbels ne sont pas de cet avis. Parmi les quatre-vingt-treize médicaments prescrits, « seuls, quarante-sept peuvent être considérés comme sérieux ». Son médecin avait introduit par intraveineuse des hormones et des vitamines. Cependant, l’on n’est pas sûre concernant les amphétamines, car certes le médecin n’avait administré la Pervitine que pendant une courte période, l’on ne sait pas exactement la dose qu’il a injectée.
En plus de cela, il aurait été atteint par la maladie de Parkinson selon les constatations s du psychiatre Max de Crinis et du docteur Erns Schenck, approuvé ensuite par le docteur Morell en 1945. Le docteur Ellen Gibbels, neurologue et psychiatre allemande très reconnue, a étudié près de quatre-vingt-dix films d’Hitler et de près d’une trentaine de personnes de son entourage. Elle avait conclu qu’Hitler avait développé les premiers signes de parkinsonisme depuis août 1941. Les signes se sont aggravés allant jusqu’à quatre à cinq tremblements par seconde, qu’en essayant de les contrôler, son corps a subie des oscillations importantes.
Son corps se raidit, ses mouvements se ralentissent, la voix s’éteint peu à peu, puis au final il ne pouvait plus écrire et il avait besoin de l’aide de son majordome pour l’aider à s’allonger.
Une « épave » le surnommera le ministre Albert Speer Ellen Gibbels situerait à l’échelle de cinq la gravité de l’état de la maladie de Parkinson d’Hitler. Malgré son état Hitler était toujours Hitler, car le jugement, l’expression, la maîtrise de soi et la capacité de concentration étaient intacts.
Comme à son habitude, il avait des colères violentes, a tendance a toujours se surestimer, ne fait pas confiance à qui que ce soit, veut toujours avoir raison. Mais il a également du mal à décider et se perd ans les détails. Son excès d’optimisme souvent délirant, et son obstination n’ont pas de limite. Malgré les maladies dont il est victime, il a jusqu’à la fin montrée qu’il était capable de s’adapter à toutes les situations politiques et militaires, et qu’il peut toujours imposer sa volonté à ses généraux en disposant d’une très grande énergie pour diriger son entourage et son pays.
Hitler appréciait de plus en plus l’isolement volontaire, et le repli personnel surtout suite à des séjours dans un bunker depuis 1945. Il est évident que le Hitler que l’on connaissait n’était plus celui qu’il était en 1933, où il avait eu la force de tenir deux meetings par ours, recevoir des milliers d’invités au Berghof. Cet homme si réputé par sa force et sa détermination s’est effacé peu à peu avec la campagne de Russie et le désastre de Stalingrad.
Son dernier discours devant les citoyens datait du 4 juillet 1944, sa dernière intervention à la radio était à l’occasion du douzième anniversaire de l’arrivée au pouvoir le 30 janvier 1945. Depuis, il n’avait plus donné de discours « churchillien ». Le peu d’affection qu’Hitler avait était destiné était pour ses secrétaires et ses domestiques.