Accusé de trafic de drogue et de vol de dealers, mais également d’avoir perpétrer des menaces et des violences, cinq policiers de la BAC (Brigade anticriminalité) ont été arrêtés ce lundi à Seine-Saint-Denis. Ils auraient également intimidé leur supérieur hiérarchique.
La direction territoriale de la sécurité de proximité de Seine-Saint-Denis a interpelé le procureur suite à des comportements suspects remarqués dans le BAC de Stains depuis plusieurs mois. Une information judiciaire ayant pour objet « vol et violences aggravées, association de malfaiteurs en vue de se livrer au trafic de stupéfiants » était ouverte le 22 mai 2014, pour faits qui remontent jusqu’en 2013.
L’arrestation des cinq suspects était effectuée par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) dans leur lieu de travail. La « police des polices » enquêtait sur le comportement des suspects et de toute la BAC de Saints. Elle agit suite à l’information judiciaire ouverte à Bobigny pour une affaire de « corruption active » reposant sur « des indices graves et concordants » en l’état de l’enquête. Les policiers de la BAC sont suspectés de vol en réunion et d’extorsion de fonds dans des affaires des stupéfiants pendant la saisie de scellés. Ils pourraient être mis en garde à vue pendant 96 heures avant leur mis en examen.
En détail, ces cinq policiers du BAC sont suspectés « d’avoir ciblé des personnes » impliquées dans des trafics de drogue dans la région pour ensuite les voler. Ils leur auraient extorqué des fonds et se seraient servis dans les scellés. Ils auraient également effectué des « perquisitions à la mexicaine » alors que cela n’avait jamais été ordonné par la justice «en simulant un cadre légal» pour se servir chez leur victime.
Les accusations se porteraient également sur « des modifications d’une scène de crime » ainsi que « de consultation illégale d’un fichier informatique ».
S’ajoutent à cela, les « menaces à l’encontre d’une personne dépositaire de l’autorité ». D’après les informations de M6, l’ex-commissaire qui était à la tête du BAC « aurait constaté des dysfonctionnements majeurs dans son service ». À l’époque, la personne aurait été l’objet de menaces anonymes, et qu’un fonctionnaire du commissariat avait même consulté le fichier de la police pour trouver son adresse personnelle. Suite à ces incidents, la commissaire avait été mutée dans le sud-ouest de la France.
Cazeneuve estime que ce sont «des faits extrêmement graves »
«Les faits dont ils sont suspectés sont extrêmement graves et contreviennent aux principes de probité et d’exemplarité (…) des fonctionnaires de la police nationale », a annoncé le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve concernant l’interpellation des agents impliqués dans l’affaire qui touche la BAC de Stains (Seine-Saint-Denis).
«Si ces faits sont avérés », le ministre «prendra des sanctions disciplinaires d’une grande sévérité, comme à chaque fois que les lois et les règles déontologiques sont enfreintes », a-t-il déclaré.