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CRASH DE L’A320 : dépression des pilotes, qui s’en soucie réellement ?

L’enquête se concentre actuellement sur la personnalité du copilote, responsable du crash de l’A320 dans les Alpes. Depuis, beaucoup de questions se sont soulevées concernant les tests psychologiques que devront subir les futurs pilotes et copilotes, mais en plus de ces tests prônés par le PDG de la Lufthansa, il est plus correct de parler de psychiatrie.

Cependant, les problèmes psychiatriques du personnel navigant sont ignorés, et cachés. Ce sont de véritables tabous que le monde de l’aéronautique préfère éviter.

Une psychiatre s’est penchée sur les problèmes qui affectent le personnel navigant. Elle a constaté que l’importance des problèmes psychiatriques est la même chez les pilotes que chez les copilotes et la population en général.   Tout cela pour dire que les pilotes se trouvent sous une épée de Damoclès selon les compagnies,  à l’époque des visites médicales.

En cas d’échec, ils disent au revoir à leur vie professionnelle, car ils ne peuvent plus travailler, leur licence leur est enlevée. Certes, certains pourront toujours être couverts en cas de perte de licence pour des raisons médicales, mais ce n’est pas le cas de tous les pilotes. Ce qu’il faut comprendre c’est que les pilotes et les copilotes ne sont pas des surhumains, ce sont des personnes normales qui ont une vie comme tout le monde, une famille, une maison et même un crédit. S’ils n’ont plus leur licence, ils n’ont plus rien. Si dans la population en général, les questions de psychiatries sont de véritables tabous, alors l’on peut s’en douter, c’est encore pire dans un métier avec de tels niveaux de responsabilité.

Le plus important devrait être la sensibilisation des professionnels du domaine, et renforcer la connaissance des proches des pilotes et des copilotes de ce type de problème, mais à condition bien évidemment que les problèmes soient perçus et que la personne concernée n’est pas dans le déni. Et puis, le mieux est de faire un retrait temporaire de la licence, le temps qu’il règle ses problèmes et qu’il serait pris en charte. Par peur d’un retrait de licence, le pilote cache ses problèmes jusqu’au moment où il ne peut plus en supporter. Après l’affaire de Germanwings, il est évident qu’aucun pilote ne se présenterait chez un médecin en déclarant qu’il est dépressif. Le métier de pilote est un métier à haute responsabilité, et souvent caricaturé comme une personne parfaite, extrêmement équilibrée, mature, capable d’assurer ses responsabilités et de maîtriser toutes les situations. Mais surtout, on ne doit pas écarter les enjeux commerciaux.

Il est important que l’on admette enfin que les pilotes sont des personnes normales qui peuvent aussi tomber malades, avoir des problèmes professionnels et personnels. Il est important de briser cette barrière et d’oublier le tabou, pour accepter qu’un pilote ne soit pas un surhumain et qu’un jour, il puisse aussi craquer comme tout le monde, et qu’après, ils puissent bénéficier des mêmes soutiens pour les aider à faire face à leur problème, que ce soit sérieux ou non.

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Stephanie Dumont