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Brésil : une nouvelle manifestation anti-Rousseff

Encore une fois, des milliers de Brésiliens sont descendus dans les rues dimanche pour une nouvelle manifestation anti-Rousseff

Des dizaines de milliers de manifestants se sont mobilisés dimanche dernier pour dénoncer la corruption qui sévit dans le pays actuellement. Les manifestants sont contre Dilma Rousseff qui est mêlée dans une vaste affaire de corruption éclaboussant le groupe pétrolier Petrobas et le parti de centre gauche, parti de l’actuelle présidente.
Le nombre de personnes qui ont manifesté semble toutefois moins que la première journée qui avait réuni jusqu’à 1,7 million de personnes le 15 mars pour réclamer le départ de la présidente Dilma Rousseff, mais aussi pour la transparence sur les affaires de corruption et de mettre fin a l’impunité des acteurs.
« Nous sommes dans la rue à cause de tout ce qui se passe au Brésil et parce que ce gouvernement ne fait rien. Le peuple doit montrer qu’il ne lâche rien et manifester son indignation, son insatisfaction » a déclaré une des manifestantes, âgée de 75 ans à l’AFP.
Les manifestants sont de plus en plus précis dans leur demande, « Dehors Dilma », « Dehors le PT » ce sont les cris qu’on entendait dans toutes les rues du Brésil, ils réclament tout simplement la destitution de la présidente Rousseff Dilma.
Ce mécontentement des Brésiliens se ressent même dans les sondages, l’Institut Datafolha a publié samedi que 63 % des Brésiliens seraient favorables à une destitution de la présidente, à quelque mois après sa difficile réélection pour un second mandat. Huit sur dix pensent même qu’elle était au courant des malversations au sein du géant pétrolier avant que le scandale Petrobas n’explose en plein jour.
Mais la destitution de Dilma Rousseff semble encore être loin. Les conditions ne sont pas encore réunies et aucun parti politique ne s’est pour le moment manifesté pour demander son départ selon les juristes, un départ tant réclamé par les manifestants.
Fabio Osterman, politologue et coorganisateur du Mouvement Brésil Libre avait expliqué à l’AFP que « Le principal objectif est d’obtenir la destitution de Rousseff ou sa démission ». « L’élection ne donne pas un sauf-conduit à la présidente pour faire ce qu’elle veut. Sa passivité dans le scandale Petrobas la met dans une position de grande irresponsabilité. La fonction de président de la République doit être au-dessus de tout soupçon » a-t-il ajouté lors d’un entretien téléphonique .
L’économie brésilienne est fortement secouée par cette affaire de corruption, elle est maintenant au bord de la récession avec des comptes publics dégradés et une inflation qui atteint 8,13 %. La présidente est maintenant confrontée à deux problèmes majeurs, l’économie et la politique.
La coalition du PT s’affaiblit de jour en jour par le scandale Petrobas. Le trésorier du PT, Joao Vacari, est accusé de corruption, et sera jugé avec ses 26 autres comparses, dont 13 sénateurs, 22 députés, deux gouverneurs et d’anciens fonctionnaires de la présidence.

Crédit photo: Wikipédia.org

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Stephanie Dumont