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La Russie veut livrer ses missiles S 300 à l’Iran

La Russie ne veut plus attendre la levée des sanctions internationales et estime que l’accord-cadre de Lausanne entre les grandes puissances et l’Iran lui donne le droit de levée des sanctions.
Lundi, le président de la Russie Vladimir Poutine a signé un décret, qui lui permettrait de vendre et de livrée des missiles S 300 à Téhéran, les Occidentaux ne voient pas d’un bon œil ce décret, et Washintong a déjà réagi en faisant entendre son opinion sur la chose et estime que « ces ventes n’aides en rien » pour la conclusion d’un accord final avec l’Iran.
Israël a réagi en premier pour dénoncer cette livraison des missiles à l’Iran. «  Cette annonce est « la preuve que la croissance économique qui suivra la levée des sanctions sera exploitée par l’Iran pour s’armer et non pas pour assurer le bien-être du peuple iranien» a déclaré Youval Steiniz, ministre chargé des renseignements israéliens dans un communiqué.
La déclaration des États-Unis va également dans ce sens, le porte-parole du Pentagone Steven Warren a déclaré que les États-Unis seront toujours opposés à des « ventes de technologie avancée» à l’Iran.
Krémlin avait annoncé ce décret présidentiel, qui ouvre les voies à la vente de ces missiles antiaériens, capables d’intercepter en vol des avions ou des missiles, par un simple communiqué.
Ce décret intervient alors que l’accord-cadre du Lausanne donne aux pays signataire (Chine, États-Unis, France, Royaume Uni, Russie et Allemagne) jusqu’à fin juin pour trouver une issue tant sur le point technique que juridiques pour mettre fin à 12 ans de crise diplomatique internationale sur le nucléaire iranien.
Téhéran avait cependant appris cette décision avec joie et s’est félicité de la décision russe, estimant qu’elle pourrait assurer une « sécurité durable» dans la région.
Dans un communiqué, le chef de la diplomatie russe Serguei Lavrov a tenté d’expliquer sur les cinq années de démêlés sur cette vente de missile signé par les deux pays en 2007 pour la somme de 800 millions de dollars.
Devenu président, Dimitri Medvedev avait interdit la livraison de ces missiles en 2010 à l’Iran, d’autant plus que ces ventes sont très critiquées par les grandes puissances comme Israël et les Occidentaux, mais surtout en application de la résolution 1929 de l’ONU qui sanctionne Téhéran pour son programme nucléaire qui avait pour but l’obtention des bombes nucléaires.
Mais Téhéran avait saisi la Cour internationale d’arbitrage à Genève, après cette décision de l’ancien président Dimitri Medvedev de ne pas livrer les missiles S 300 ; Téhéran réclame alors à Moscou 4 milliards de dollars à titre de dédommagement.
Mais la Russie donne une autre version de cette affaire de missiles. Selon Serguei Lavrov, la décision de la Russie à ne pas livrer les batteries antiaériennes n’a aucun rapport sur la résolution de l’ONU, mais c’est surtout pour « stimuler le plus possible le processus de négociation» dans le dossier nucléaire iranien.
Seulement Dimitri Medvedev avait bel et bien signé le 22 septembre 2010 le décret présidentiel 1154 « sur les mesures à prendre pour la mise en œuvre de la résolution 1929» et ce décret prévoyait l’interdiction de vendre les missiles antiaériens S 300 à Téhéran.
Cependant, la Russie a rappelé que les missiles « S-300 ont un caractère exclusivement défensif» et ne « constituent aucune menace pour les États de la région, y compris évidemment pour Israël ».

crédit photo: wikimedia.org

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Stephanie Dumont