L'Echo

Chômage: le gouvernement devant les chiffres de mars

Les nouveaux chiffres du Pôle emploi doivent être publiés ce lundi à 18 heures. Ces chiffres concernent surtout le nombre d’inscrits durant le mois de mars, et ce, à quelques jours du troisième anniversaire de l’arrivée au pouvoir de François Hollande.

 
Depuis le premier jour de son mandat, le président a dû faire face à quatre mois de baisse, et jamais deux consécutifs. Durant cette période, le service public a vu une augmentation de 571 200 chômeurs supplémentaires.

 
« Je ne veux rien lâcher », a confié M. Hollande pendant la dernière interview télévisée sur Canal +.   « Je me battrai pendant les deux années qui me restent pour atteindre l’objectif que j’ai fixé, la baisse du chômage », a-t-il insisté.

 
La dernière remontée s’est présentée à janvier, mais la bonne nouvelle était de courte durée. Le chiffre du chômage a de nouveau connu une importante augmentation en février, avec près de 3,49 millions de demandeurs d’emploi sans activité supplémentaire en métropole. L’indicateur avait atteint son plus haut historique vers la fin de 2014 avec 3,5 millions.

 
Cependant, le record a bien été battu en février avec les chiffres de l’outre-mer et les chômeurs qui ont exercé une petite activité avec 5,56 millions de demandeurs d’emploi.
Mois après mois, deux catégories ont continué à augmenter et le mois de février ne faisait pas exception: les séniors et les chômeurs de longue durée. Ainsi, le nombre d’inscrit au Pôle emploi a augmenté de 9,1 % à 9,5 %.

 
Le plan senior a été mis en place en juin 2014 et  contre le chômage de longue durée a été détaillé début février, mais ces deux dispositifs ont dû mal à porter leurs fruits.
Par contre, les situations des jeunes qui constituent la « priorité » du mandat de Hollande, connait une petite amélioration depuis deux mois, grâce aux nombreux dispositifs qui leur sont destinés: contrats de génération, garantie jeune, emplois d’avenir…
Ils bénéficient également d’une partie des contrats aidés, comme le contrat « starter » mis en place en avril pour les jeunes de moins de 30 ans. Le gouvernement pense signer près de 13 000 d’ici la fin de l’année avec une aide à l’employeur de 45 % du SMIC.

 
Le gouvernement accepte le fait que sans croissance, ces politiques ne sont pas dignes d’intérêt. Comme de nombreux économistes, Manuel Valls accepte le fait que le chômage continuera de grimper si la croissance ne grimpe pas « autour de 1,5 % », un seuil que le premier ministre souhaite bien atteindre à partir de cette année 2015.

 
Le ministre du Travail, François Rebsamen tient également le même le même discours et voit venir « une stabilisation et, à la fin de l’année, un début de régression » du nombre d’inscrits à Pôle emploi. C’est dans cette vision que le premier ministre a présenté son nouveau projet de loi sur le dialogue sociale en entreprise. En « simplifiant les règles dans les entreprises », le gouvernement espère « lever des verrous à l’embauche ».

 
La loi Macron pour l’activité et la croissance vise également les mêmes objectifs, et ce, en élargissant l’ouverture des commerces le dimanche. L’examen du projet devrait être fini le 7 mai. L’adoption définitive de la réforme du dialogue sociale se fera pendant l’été.
Mais le gouvernement repose surtout sur le Pacte de responsabilité qui offre aux entreprises près de 40 milliards d’euros aux entreprises d’ici à 2017, pour leur permettre d’embaucher, de former ou d’investir. En décembre, l’Insee comptait près de 80 000 emplois crées ou sauvé avec le pacte pour 2015.

 
Mais c’est insuffisant pour faire diminuer le taux de chômage selon l’Institut national de la statistique qui estime une augmentation de 10,2 % en métropole et 10,6 % avec l’outre-mer d’ici la moitié de 2015.
Le compte à rebours a commencé pour Hollande. Il a souvent dit qu’il n’envisagerait pas un second mandat si le chômage ne reculait pas.

crédits photo: wikipédia

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Stephanie Dumont