De nombreuses personnes sont fascinées par le Moyen-Age. Pierrefonds, un immense château fort qui a été réinventé par Eugène Viollet-le-Duc pour Napoléon III fait revivre cette époque à travers l’exposition de costume de scènes d’opéras et de ballet: « Armures, hennins, et crinolines » étaient au rendez-vous.
En collaboration avec le Centre national du costume de scène à Moulins, l’exposition représentait plus d’une trentaines de tenus qui ont été portées par les interprètes dans des oeuvres dont le cadre était les temps médiévaux ou impériaux.
Parmi les pièces exposées, des costumes de châtelaines et bourgeoises qui ont été faites en 1994 selon les croquis de Robert Edmond Jones dans les ateliers du Palais Garnier pour le ballet « Till l’Espiègle ». Le ballet était sur une musique de Richard Strauss, interprété par la chorégraphie de Diaghilev. D’autres pièces ont été dessinée par Danie Ogier, pour le « Château de Barbe-Bleue », opéra de Bela Bartok joué au Grand Théâtre de Bordeaux en 1993.
L’exposition était réalisée dans un stylisation allusive et onirique, avec des hennins assez exagérés, des coiffes en pointe, des manches ou des collerettes d’inspiration gothique. L’exposition ne consistait pas à la présentation du réalisme historique ou de la reconstitution méticuleuse et savante des la mode du temps, mais de mettre en évidence un langage scénique que tous les spectateurs puissent comprendre.
L’on peut également y voir des costumes réalisées par Franca Squarciapino du « roi d’Ys », un opéra d’Edouardo Lalo joué au Capitole de Toulouse en 2007.
Les crinolines quant à eux ont été réalisé par Bernard Daydé, pour l’opérette de Johann Strauss « Chauve souris » joué à l’opéra de Paris en 1987. Ces belles crinolines sont exposés dans une très grande salle de Preuses, où se trouve une statue de l’impératrice Eugénie en dame médiévale. Ces cages à cerceaux avec un treillis métalliques ont remplacé les nombreux jupons qui ont été portés jusqu’au milieu du XIXè siècles. Elles avaient des dimensions extravagantes de la même manière que les hennins du XVè siècle, selon Noëlle Giret, l’autre commissaire de l’exposition.
Malgré les costumes souvent extravagants, Pierrefonds n’est un mode de fantaisie. C’est Alexandre Dumas, avec son imagination débordante qui a transformé le château en territoire des mousquetaires. La citadelle sait bien s’adapté à ce monde d’extravagance, puisqu’elle avait était utilisée pour des scènes de la série « Merlin ».
Construit en 1393 par Louis d’Orléans, le château a été démantelée en 1616. Malgré cela, il a su conservé des restes impressionnantes. Il figure par les ruines favorites des romantiques au début du XIXè siècle.
Un quart de siècle plus tard, le couple impérial avait décidé de faire de Pierrefonds sa résidence. La reconstruction du château était confié à Viollet-le-Duc, le chantier a continué après la chute du Second Empire en 1870. Mais le chantier était partiellement achevé suite à la mort de l’architecte en 1879.
« Dans certaines pièces, on voit la peinture s’arrêter là où devaient être des boiseries », commenté l’administratrice du château, Eva Grangier. Comme dans un chantier en suspens, un nuancier de peinture de la main du grand architecte se trouve encore sur le mur. A l’époque, il voulait être à la fois théoricien, un décorateur et un ensemblier.
Le donjon a été réédifié dans l’objectif d’y installer les appartement impériaux, personne n’y a jamais vécu.
L’exposition se tiendrait jusqu’au 18 octobre et permettrait aux quelques 150 000 visiteurs de découvrir le château, avec les deux grandes salles du donjon nouvellement restaurées et le second étage qui, auparavent n’a jamais été accessible au public.
crédit photo: Ranulf 1214