D’après une révélation de « The Guardian », mercredi, un rapport de l’ONU aurait mis en cause des soldats de maintien de la paix en Centrafrique. Une enquête a été ouverte au parquet français concernant ces abus sexuels présumés en juillet 2014.
« The Guardian » a révélé l’existence d’un rapport interne de l’ONU, concernant des affaires d’abus sexuels sur mineurs. Parmi les soupçonnés, des militaires français qui devraient assurer la paix en Centrafrique. D’après le journal britannique, un employé de l’ONU, Anders Kompass, a été remercié pour avoir révélé ce rapport qui avait détaillé le comportement des soldats de la Minusca en Centrafrique. Après les publications du quotidien britannique, le parquet français aura ouvert une enquête préliminaire pour en savoir plus sur cette affaire d’abus sexuels présumés.
D’après « The Guardian », un passage du document dont le titre est « Abus sexuel sur des enfants par des forces armées internationales », raconte les viols des enfants mineurs qui se trouvent dans un camp de déplacé près de l’aéroport de M’Poko de Bangui. Des témoignages recueillis par des employés de l’ONU affirment que de « jeunes garçons sans abris et affamés » auraient été victimes d’abus sexuels entre décembre 2013 et janvier 2014. Ces enfants avaient entre neuf à treize ans, et la plupart d’entre eux ont réussi à fournir « de bonnes descriptions des soldats impliqués ». Un garçon de 11 avait même dit qu’il avait été violé alors qui voulait juste avoir un peu de nourriture. D’autres ont fui le camp après les agressions.
Selon toujours « The Guardian », les autorités françaises auraient reçu le rapport de la main d’Anders Kompas, après s’être heurté au mur des Nations-Unis, qui dirige les forces de Minusca. Le ministère de la Justice français a annoncé mercredi l’ouverture d’une enquête préliminaire après le transfert du document au parquet par le ministère de la Défense. « L »enquête est en cours avec des demandes d’entraide à l’international », a déclaré le ministère qui n’a pas voulu faire davantage de commentaires. L’enquête a été confiée à la Prévôté, la police judiciaire de l’armée ainsi qu’aux gendarmes de la section de recherches de Paris. Des officiels auraient fait un déplacement à Bangui pour effectuer une enquête sur l’affaire après l’été 2014, selon le journal, mais l’information n’a pas été confirmée par Paris. Pour l’instant, les militaires impliqués dans l’affaire n’ont pas encore été identifiés par l’enquête interne ouverte au sein de l’armée. L’ONU a déjà fait face à des agissements répréhensibles de la part des Casques bleus dans le passé en Bosnie ou en Soudan. Des soldats néerlandais ont été accusés de viols, trafics d’armes et de drogues dans les 90. Ils auraient également pris des enfants comme boucliers humains dans l’enclave de Srebrenica.
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