Il est lundi, pendant un déjeuner à Matignon autour de Manuel Valls qui avait pris la décision de relancer le 49-3 pour faire passer la loi Macron.
Le premier ministre était avec Bruno Le Roux, le président du groupe PS à l’Assemblée, et les rapporteurs de projet de loi de la droite et une partie de la gauche. Ce qui est clair c’est que tout le monde s’est mis d’accord « pour aller vite ».
Les socialistes se sont échangés des coups de téléphone durant le week-end, à commencer par Jean-Christophe Cambadélis qui accepte l’initiative. François Hollande aussi a donné son feu vert malgré le fait qu’il dénonce souvent la lenteur de la procédure parlementaire. Emmanuel Macron n’a qu’un seul souhait « déverrouiller l’économie » et il n’est pas contre un système d’accélérateur. « En fait, la décision d’employer le 49-3 était dans les têtes depuis longtemps », avait confirmé Bruno Le Roux.
Bien évidemment, tout le monde se préparait déjà à e que le droite et les communistes crient au « coup de force » et que les frondeurs en profiteraient pour relever la tête après leur échec pendant le congrès du PS, mais pour le pouvoir exécutif, il est urgent de trouver une solution pour la reprise économique.
Le ministre de l’Économie s’est consacré dans les derniers arbitrages sur l’amendement de la loi Evin entre un dîner avec les investisseurs étrangers et une réunion avec le Conseil Stratégique de l’attractivité. Son cabinet effectue des échanges avec différents services administratifs pour régler au mieux les petits détails du texte de loi. Il intervient également à la rédaction des décrets d’application pour éviter la publication trop tardive dans le Journal officiel.
Il n’est plus question de perdre du temps dans des nouveaux débats, un argument fortement repris hier à l’Assemblée par les dirigeants socialistes et les ministres. Sauf que le matin, il a fait face à l’hostilité des frondeurs qui se révoltent contre le 49-3. Alors que Macron négocie les derniers d’ajustement de sa loi, la réunion du groupe PS avec Manuel Valls se transforme en vrai champ de bataille. . «J’ai été surpris par l’agressivité des frondeurs», témoigne Gérard Bapt.
crédit photo:Richard Ying et Tangui Morlier